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Grand Angle

Le Maroc et le Mali freinent la lutte contre l'homophobie à l'ONU

Sur proposition du Mali et du Maroc, l'Assemblée Générale des Nations Unies a voté le 16 novembre un amendement retirant l'orientation sexuelle des motifs de condamnation des exécutions injustifiées. Selon la représentante du Maroc, «la communauté internationale devrait éviter une interprétation sélective de certains droits de l'homme.»

Publié
L'amendement proposé par le Maroc et le Mali.
Temps de lecture: 2'

Le projet de résolution porte sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, « qui continuent d’avoir lieu partout dans le monde.» Un état de faits qu'une majorité d'Etats condamne, mais comme souvent, le diable est dans les détails.

Dans l'alinéa 6 b) du projet de résolution, les auteurs (principalement la Finlande) ont tenu à énumérer la liste des personnes particulièrement vulnérables qui seraient seraient par conséquent à protéger, et cette liste n'a pas fait consensus. Minorités nationales, ethniques, religieuses, linguistiques, ou encore militants des droits de l'homme, avocats, journalistes ou manifestants – la discorde se situe ailleurs.

Les auteurs finlandais voulaient condamner spécifiquement les «meurtres inspirés par la discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles, et tous les autres cas où le droit à la vie a été violé». Objectifs : pouvoir «traduire les responsables devant un tribunal compétent, indépendant et impartial au niveau national ou, le cas échéant, international» et «faire en sorte que ces meurtres, y compris ceux qui sont commis par des membres des forces de sécurité, de la police, des services de maintien de l’ordre, de groupes paramilitaires ou de forces privées, ne soient ni tolérés ni sanctionnés par les représentants ou les agents de l’État.» (voir le projet de résolution, alinéa 6b)

A cette mention faite aux préférences sexuelles, une majorité d'Etats s'est opposée – sur proposition conjointe du Maroc et du Mali. L'amendement stipule qu'à «l’alinéa b) du paragraphe 6 du dispositif, remplacer 'la discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles' par 'la discrimination, quel qu’en soit le fondement'». Il a été adopté le 16 novembre à 79 contre 70 votes (et 17 abstentions). Parmi les pays favorables à cet amendement, tous les pays du Maghreb à l'exception de la Mauritanie (s'étant abstenue) et une majorité de pays africains et arabes, soutenus par ailleurs par l'Organisation de la Conférence islamique.

La raison invoquée par la représentante du Maroc aux Nations Unies, s'exprimant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique, porte sur plusieurs apsects. Elle aurait affirmé que «tous les droits de l’homme étaient indivisibles et se renforçaient mutuellement» mais se serait «dite troublée par les tentatives visant à se concentrer sur des droits individuels spécifiques». Comme l'indique le compte-rendu de l'ONU, «la communauté internationale devrait, selon elle, éviter une interprétation sélective de certains droits de l’homme.  Cette situation pourrait entraîner un précédent dangereux.» Elle aurait également affirmé que «l’OCI continuera de protéger la notion de famille en tant que noyau fondamental de la société.»

A noter qu'à l'instar du Maroc, un certain nombre de pays ayant voté en faveur de l'amendement considèrent l'homosexualité comme un crime. Au Royaume, selon le code pénal, l'homosexualité est passible de peines de prison allant de 6 mois à trois ans et des amendes entre 120 à 1200 dirhams. Difficile d'intégrer une mention visant spécifiquement à protéger les préférences sexuelles des individus dans le droit national, alors que ces préférences y sont criminalisées.

A défaut d'applaudir le Maroc dans sa démarche et ses motivations, faut-il se ranger du côté des auteurs finlandais du projet de résolution qui ont «regretté avoir échoué à intégrer une référence à l'orientation sexuelle» ? Ou alors suivre la déléguée de Cuba pour qui la référence à toute «discrimination, quel qu'en soit le fondement» est «suffisamment générale et globale» ?

L'Espoir fait vivre
Auteur : RESOD
Date : le 28 novembre 2010 à 20h29
En remplaçant ,
"la discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles" par " la discrimination, quel qu’en soit le fondement ", la représentation marocaine généralise de manière à faire que le texte soit approuvé par le plus grand nombre de pointilleux qui s'offusquent hypocritement encore de nos jours de certaines réalités liées à la modernisation de la pensée et de la condition humaine, ainsi que de sa propre perception.

La relation à autrui au sein de même sexes, ou entre sexes, a bien changé depuis des millénaires, et les revendications modernistes sont légitimes, face à l'obscurantisme dévoyé et impudique.

N'en déplaise aux autruches qui s'aveuglent de ne pas voir les réalités, une des libertés fondamentales est de pouvoir au moins disposer de son corps souverainement...
Les Homosexuels, sont un fait.
Les transsexuels, sont un fait.
Les travesties, sont un fait.

Ne pas le considérer, est un manque d'objectivité, qui n'excuse aucun des détracteurs subjectifs qui condamnent de manière expéditive d'innocentes victimes. Victimes de ne pas aimer comme tout le monde...

Comme s'il y avait un mode d'emploi, ou une Méthode de l'Amour...

Il est aussi regrettable, que dans le royaume, selon le code pénal, l'homosexualité est passible de peines de prison allant de 6 mois à trois ans et d' amendes entre 120 à 1200 dirhams.

Par rapport au reste du monde arabo-islamique, le Maroc fait preuve de modernisation des consciences, quand d'autres pays lapident, exécutent, et tuent dans l'impunité la plus totale.
Il n'en est pas moins que le chemin du respect de la dignité humaine, a encore un long chemin devant elle, avant d'aboutir à la reconnaissance de toutes les facettes indéfectibles de l'Humanité...
ho la la doucement
Auteur : momo12369
Date : le 24 novembre 2010 à 00h44
En réponse à Mr Kita no= Avant de crier au feu,essayer de comprendre la signification du texte, vous avez totalement compris le contraire, la démarche du Maroc et du Mali a élargie le champs d'action de cette résolution et cela en remplaçant 'la discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles' par 'la discrimination, quel qu’en soit le fondement' » donc c'est un champs plus large qu'a l'origine, qui est la première phrase.
Maroc
Auteur : kitano
Date : le 23 novembre 2010 à 21h47
Honte au Maroc. A ce que je constate, le Maroc n'a rien trouvé de plus important à faire que de s'attaquer aux droits de l'homme au niveau international. Quel honte!
Maroc
Auteur : MaghribiFier
Date : le 23 novembre 2010 à 18h26
Bravo à notre Patrie pour la défense des valeurs islamiques et familiales !
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