Le ministère des Affaires islamiques a-t-il sanctionné des religieux marocains, notamment ceux qui ont critiqué le film «Much Loved» et la soirée de J-Lo au festival Mawazine ? Omar Al Kazabri aurait été contraint de sécher la prière du vendredi qu’il dirige à la mosquée Annassim au quartier Lissasfa de Casablanca, un haut lieu des salafistes dans la métropole économique.
Le célèbre réciteur du Coran a annoncé à ses fans la décision sans la moindre justification, semant ainsi le doute chez ses proches. Il faut en effet rappeler que le 27 mai sur sa page Facebook, Al Kazabri avait attaqué violemment le film «Much Loved» du réalisateur Nabil Ayouch. Hormis cette absence énigmatique, on ne sait pas si une sanction a été infligée par le ministère de tutelle.
Un membre du Conseil supérieur des oulémas démis de ses fonctions ?
Un autre religieux serait dans le viseur du département d’Ahmed Toufiq. Il s’agirait de Redouan Benchekroun. Il aurait été déchargé de ses fonctions à la tête du Conseil des oulémas d’Ain Choq à Casablanca, en raison de ses positions hostiles vis à vis du festival Mawazine.
Le «Alem» est connu pour être un conservateur. Il ne serait d’ailleurs pas à son premier coup d’essai. En 2010, il avait rallié le camp du PJD (alors dans les rangs de l’opposition) et le Mouvement unicité et réforme, opposés à la participation du chanteur britannique Elton John à Mawazine à cause de son homosexualité déclarée. Une prise de position qui lui avait valu d’être limogé par le département d'Ahmed Toufiq de la présidence du conseil des oulémas d’Aïn Choq.
Une sanction qui avait été dénoncée par l’ensemble des facettes de l’islamisme marocain. L’homme a su rebondir en revenant occuper son poste et en arrachant en bonus un siège au sein du Conseil supérieur des oulémas présidé par le roi Mohammed VI.
Véritable gardien du temple, le ministère des Affaires islamiques tient à garder un contrôle total sur ses salariés. Au moindre écart, le département des Affaires islamiques agit avec célérité. En juillet 2013, il avait suspendu un imam à Fès accusé d’avoir critiqué dans ses prêches du vendredi les festivals Mawazine et Musiques sacrées du monde. En juillet 2014, un imam de Kelaât Seraghna avait subi la même sanction, à nouveau à cause de Mawazine.