Espagne: Un Marocain victime d'un incendie raciste ?

Un Marocain a été victime d’un incendie samedi dernier à San Fernando de Heranes, villes située à une quinzaine de km à l’est de Madrid. Nodir et Guillermo, un ressortissant péruvien, ainsi qu'une femme ont failli perdre la vie dans le feu qui a détruit deux maisonnettes voisines. Selon les témoignages recueillis par les médias espagnols, l’incendie serait d’ordre criminel.

Nodir s’est réveillé après avoir senti le feu. Il a quitté son domicile pour dormir chez des péruviens. Selon son témoignage recueilli par ElPais, il y’avait des cris de plusieurs personnes qui disaient de laisser les maisons de fortune brûler et de ne pas appeler les pompiers. D’autres commentaires racistes ont été aussi rapportés par une autre des victimes. «L'une des quatre personnes criait ''que le maure brûle, que le maure brûle''», rapporte Liliana Tello, une autre victime.

Elus et habitants s'indignent

Mais plus de peur que mal, car les trois n’ont eu que de petites blessures et subi quelques inhalations de gaz. Toutefois, le voisinage reste inquiet. Dimanche, plusieurs associations de quartier, représentants de partis politiques et habitants ont appelé à un rassemblement devant la municipalité pour dénoncer cet acte considéré comme raciste.

«La mairie de San Fernando, condamne fermement ce qui est arrivé, elle ne veut pas que la coexistence soit perturbée pendant les vacances», a-t-elle réagi dans une note. Les services sociaux se sont déplacés pour apporter leur soutien aux victimes.

«Ceux qui pratiquent l'intolérance doivent être bannis de San Fernando de Henares», a réagi un membre du parti politique U.I. «Nous devons nous assurer que seuls les mauvaises personnes pensent que la solution à nos problèmes est de jeter les plus pauvres, plutôt que de lutter contre les injustices imposées par les plus riches et puissants». 

Un responsable municipale cité par la chaîne LaSexta affirme qu’«à l'heure actuelle il n'y a pas d’auteur qui a été identifié, et les cause de cet incendie ne sont pas encore connues». Une enquête a été déjà ouverte. Les victimes qui vivaient avec peu de moyens disent avoir perdu plus de 12 000 euros.