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Grand Angle

Découverte d’un présumé sosie d’Omar Raddad, le dossier relancé ?

Connaîtra-t-on un jour la vérité dans l’affaire Omar Raddad, ce jardinier de nationalité marocaine condamné à 18 ans de prison pour le meurtre de sa patronne en 1991 ? Bernard Narenjo, un détective privé a identifié un proche de la victime, ressemblant «trait pour trait au jardinier marocain Omar Raddad» selon Nice-Matin. Cette découverte permettrait-elle de relancer le procès et réhabiliter Omar Raddad, libre depuis 98 ?

Publié
Sylvie Noachovitch et son client au ministère de la Justice le 1er décembre 2008 à Paris
Temps de lecture: 2'

Bernard Narenjo, mandaté pour mener une contre-enquête depuis l’époque du meurtre a toujours été convaincu de l’innocence du jardinier. «En poursuivant mon enquête, j'ai fini par découvrir un homme dont l'existence fut soigneusement cachée aux gendarmes», a expliqué le détective. Selon lui, «dans le proche entourage de Mme Marchal, une femme avait trois amants : deux +officiels+, entendus par les enquêteurs et mis hors de cause, et un autre, soigneusement caché par sa maîtresse. Ce dernier n'est jamais apparu dans le dossier, n'a jamais été interrogé. Cet homme, au passé judiciaire chargé, je l'ai précisément identifié : nom, prénom, adresse».

La découverte de cette personne, qui aurait pu être confondue avec Omar Raddad, a poussé le détective et son avocat, Me Jérôme Bertagna, à saisir le parquet de Grasse (Alpes-Maritimes). Le parquet de Grasse a pour sa part confirmé lundi avoir reçu documents et photos collectés par le détective «à la mi-octobre». Cependant il est encore trop tôt pour donner suite à la trouvaille de Bernard Narenjo. Le parquet effectue «des vérifications» et leurs résultats ne seront connus qu’en «début décembre».

Omar Raddad, accusé d’avoir tué Ghislaine Marchal, le 23 juin 1991 à Mougins (Alpes-Maritimes) et condamné à 18 ans d’emprisonnement, a toujours clamé son innocence. Même s’il est libre et qu’il cherche à être réhabilité, il n’est pas trop emballé par l’annonce de la découverte d’un présumé sosie.   

«Je ne connais pas ce détective. Et qui serait cet homme? C’est n’importe quoi!», a réagi Omar Raddad dans Le Parisien, rappelant qu’il avait déjà été question «d’un deuxième Omar» en 1994. En effet, ce n’est pas la première fois qu’une nouvelle piste est évoquée dans l’affaire qui doit être adaptée au cinéma par Roschdy Zem.

En 1995, d’après Le Parisien, «un ex-prisonnier marocain avait affirmé qu’un de ses codétenus, un certain F.B., lui avait avoué le meurtre de Ghislaine Marchal. Ou encore en 2002, lorsqu’un témoin avait soutenu que la riche héritière, soi-disant membre de l’Ordre du temple solaire, aurait été assassinée par trois adeptes de cette secte».

Le jardinier gracié en 1996 par Jacques Chirac et libéré en 1998 officie désormais comme boucher à Marseille et habite Toulon. En 2008, il a déposé une nouvelle requête en révision de sa condamnation, après le rejet de la première en 2002. Son avocate, Me Sylvie Noachovitch, qui a pris la suite de Jacques Verges, espère aussi que l’ADN masculin retrouvé mêlé au sang de Mme Marchal – qui n’est pas celui d’Omar Raddad – soit enfin comparé au fichier national automatisé des empreintes génétiques.

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