Habib Choubani traverse une mauvaise phase. L’inspection générale des finances, relavant du département de Mohamed Boussaid, mène un audit sur les 17 millions qu’a couté le Dialogue national sur la société civile, indique dans son édition d’aujourd’hui le quotidien Assabah.
Le ministre des Relations avec le parlement est tenu de fournir aux experts de l'IGF l'ensemble des documents justifiant la totalité des dépenses. L’intervention du ministère des Finances sur ce dossier donne du crédit aux suspicions d'octroi de marchés liés à l'organisation du Dialogue, à des membres du PJD sans passer par la procédure habituelle des appels d’offres. De son côté l’opposition parlementaire compte se saisir de l’aubaine en présentant une question orale à Choubani.
Pourquoi maintenant ?
Force est de constater que l’Inspection générale des finances a pris tout son temps avant de commencer d'éplucher les comptes du Dialogue, lancé en 2013 par Choubani et conclut le 13 mars 2014. Pourquoi Mohamed Boussaid mobilise-t-il maintenant ses inspecteurs ? A-t-il reçu au préalable le feu vert de Abdelilah Benkirane ?
Cette décision de l'IGF s’inscrit dans un contexte particulier pour le ministre des Relations avec le parlement. Il n’a plus la confiance de son supérieur hiérarchique au gouvernement et au parti de la Lampe. Il y a deux mois le ministre des Finances n’aurait probablement pas osé prendre une telle mesure contre Choubani.
Pour mémoire, en mars, le chef du gouvernement avait manifesté un soutien appuyé à son ministre. Dans une circulaire, tous les ministères ont été appelés à contribuer à la réussite de la célébration du premier anniversaire du Dialogue national. Deux mois ont suffi pour que Choubani soit brutalement déchu de tous ses privilèges. Son projet de mariage avec Soumia Benkhaldoune pourrait avoir précipité les ennuis.
Pour preuve, la semaine dernière le PJDiste a subi un revers en conseil de gouvernement. Benkirane a repoussé à une date ultérieure l’adoption des deux moutures sur les pétitions, préparées par Choubani. Une sorte de message d'alerte pour lui signifier que la pression est en train de s’accentuer pour contraindre le ministre à quitter le gouvernement.