Les changements politiques en Arabie Saoudite conduisent au report de la visite de Mohammed VI

La visite de «travail et de fraternité» de Mohammed VI en Arabie saoudite, prévue aujourd’hui, a été reportée de quelques jours. Un communiqué du Cabinet royal indique qu’à l’issue d’une conversation téléphonique, les deux monarques ont pris cette décision dans le sillage des changements opérés par Salman, notamment sur l’ordre de sa succession et à la tête de sa diplomatie.

Aux premières heures de ce matin, la télévision saoudienne annonçait que le roi a mis à l’écart son demi-frère Moqren (67 ans) de son poste de prince héritier au profit de son second, Mohammed Iben Nayef, également ministre de l’Intérieur. C’est la première fois dans l’histoire du royaume wahhabite que le n°2 du royaume est relevé de ses fonctions.

Un chamboulement qui profite pleinement à Mohammed, le fils de Salman. Il se voit propulsé second prince héritier tout en gardant dans son giron le très convoité ministère de la Défense. Un titre qu’il occupe depuis l’accession de son père au trône le 23 janvier dernier. C’était l’une des désignations décidées par Salman seulement quelques heures après l’annonce du décès d’Abdellah. Le fis de l’actuel roi est également le président du Conseil des Affaires économiques et du développement. Une instance nouvellement créée à Ryad.

Mohammed VI félicite Salman

Pour des raisons de santé, le prince Saoud Al-Fayçal, 75 ans, a dû cédé le maroquin des Affaires étrangères qu’il occupait depuis 1975 à un jeune. L’heureux élu est Adel Al-Jubeir, l’ambassadeur de l’Arabie saoudite aux Etats-Unis, qui n’appartient pas à la famille régnante. Ce remaniement ministériel est le deuxième du genre opéré par Salman après celui du 30 janvier, au cours duquel deux fils de l’ancien roi Abdellah ont été limogés.

Le roi Mohammed VI a par ailleurs félicité Salman pour les désignations de Mohamed Ibn Nayef et Mohammed, respectivement prince héritier et n°3 dans l’ordre de succession au trône. Ce soir à Ryad, les membres de la famille royale, les notables et les chefs de tribus sont invités à bénir les décisions de Salman lors de la traditionnelle cérémonie d’allégeance.