Le Maroc envisage l’avenir des prochaines négociations sur le Sahara avec «beaucoup d’optimisme et de détermination pour qu’elles ne soient polluées par aucune interférence étrangère», a indiqué l’ambassadeur du royaume à l’ONU, Omar Hilale, lors d’un point de presse au siège des Nations Unies à New York.
Des journalistes pro-Polisario ont essayé de pousser le diplomate marocain dans ses retranchements en abordant notamment les questions des droits de l’Homme et l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental. Mais sans doute à leur grand désarroi, ils avaient en face d’eux un Hilale qui dominait très bien son sujet. Il a répliqué en argumentant ses réponses avec des passages d’avis de cadres de l'ONU et de rapports internationaux.
«Pour un dollar tiré du Sahara, le Maroc en investit 7»
Un journaliste américain, Matthew Russel, très connu pour ses positions en faveur du Polisario a pris la parole pour poser successivement trois questions. La première concernait la requête du Venezuela sur l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental. Hilale y a répondu en demandant si Caracas était «un modèle en matière du respect des droits de l’Homme ?».
La deuxième était réservée aux ressources naturelles. Là l’ambassadeur a pris tout son temps. Il a expliqué qu'en 1976, le Maroc a récupéré une région où il n’y avait «ni réseau électrique, ni routes et ni écoles». Depuis «le royaume a investi 4 milliards de dollars dans le développement. Pour un dollar tiré du Sahara, le royaume en investit 7» dans la province. «Un effort que le secrétaire général des Nations Unies a d’ailleurs reconnu dans son dernier rapport», a souligné Hilale.
Il a révélé que toutes les licences accordées à des sociétés pétrolières étrangères ont été précédées par une série de consultation des représentants de la population locale, des chioukhs des tribus et des jeunes. Il a également martelé que l’exploitation des ressources naturelles que ce soit pour la pêche, les phosphates et peut-être bientôt les hydrocarbures était légale parce qu’elle bénéficie aux habitants. Sur cette question, le «Maroc respecte la légalité internationale et l’avis de Hans Corell de 2002», a-t-il tenu à préciser.
«L’Union africaine n’a aucun rôle à jouer» à moins de …
La troisième question du journaliste américain se rapportait au refus catégorique du Maroc de toute médiation de l’UA. Omar Hilale a précisé que l’organisation panafricaine ne «peut être juge et partie». Il a ensuite rappelé que «ce n’est qu’après l’échec de l’Union africaine de régler ce différend que les Nations Unies ont pris le dossier en main».
Dans le contexte actuel, «l’UA n’a aucun rôle à jouer au Sahara». Et «lorsqu’elle suspendra l’adhésion du Polisario et adoptera une position de neutralité, l’UA sera alors la bienvenue et le Maroc lui tendra la main», a exigé Omar Hilale. Et tant que ces conditions ne sont pas remplies, «l’intervention de l’UA sur ce dossier est nuisible», a-t-il conclu.