Maroc : Projet de tour pharaonique au Sahara ou simple mirage ?

Les images de la maquette sont éblouissantes. «Tour des sables», c’est ainsi que le cabinet OXO Architects a baptisé la ville autonome qu’il souhaite ériger en plein cœur du Sahara. Etendue sur une superficie de 780 000 m2, la tour serait élevée à 450 m du sol, comme l’indique les informations publiées sur le site web de l’entreprise fondée par l’architecte franco-marocain Manal Rachdi. Elle abriterait des bureaux, restaurants, bar, hôtels, logements, commerces, salles de sport, piscines, restaurant panoramique, observatoire météorologique et bien d’autres.

Des investisseurs s'y intéressent

En fin de semaine dernière, quelques sites européens l’ont évoqué comme un projet en cours et précisant qu’il sortirait de terre dans 10 ans. Mais selon Manal Rachdi, «ce n’est pas une commande». «C’est plutôt une étude que nous avons entreprise pour développer des projets complexes d’urbanisation», explique-t-il dans un entretien avec Yabiladi. Il estime qu’il y a toutefois de fortes chances que cela aboutisse à un projet proprement dit. D’autant plus que «des investisseurs de haut rang s’y intéressent de plus en plus», confie l’architecte se refusant toutefois de préciser l’origine de ces investisseurs. «Je préfère leur laisser le soin de se dévoiler d’eux-mêmes le moment venu», dit-il.

OXO Architects mène actuellement son étude en association avec le cabinet Nicolas Laisne Associés. L’idée de cette tour leur est venue de «l’urbanisation galopante des villes». «Il y a très peu de fonciers aujourd’hui, remarque M Rachdi. Désormaine, «nous travaillons beaucoup sur la verticalisation. Et ce projet permet d’établir un rapport différent avec la nature en milieu hostile comme le Sahara», explique-t-il. En outre, l’étude en cours permet aux architectes d’identifier les différentes technologies auxquelles il faudra recourir pour assurer la viabilité de la «Tour des sables» en cas de concrétisation.

Pour Manal Rachdi, ce projet est très important, non seulement parce qu’il pourrait être réalisé sur sa terre d’origine, mais aussi parce que ce serait un nouveau pas en avant pour la carrière de ce brillant architecte déjà bien connu en France notamment. D’ailleurs il a récemment remporté, avec le cabinet japonais Sou Fujimoto architects et Nicolas Laisné associés le concours d’architecture pour le bâtiment d'enseignements mutualisés (BEM) du quartier de l'Ecole polytechnique à Paris-Saclay. Il est également l’un des lauréats du concours de la «Folie architecturale de Richter» avec le projet de «L’Arbre blanc» de Montpellier dont la construction devrait débuter l’an prochain.