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Grand Angle

Maroc-Espagne : Guerre médiatique autour de Laâyoune et Melilla

Depuis le mardi 26 octobre, l’enclave de Melilla est en proie à des affrontements entre des jeunes de quartiers périphériques de la ville et la police espagnole. L’agence de presse MAP a annoncé la mort jeudi soir, d’un jeune manifestant. Une information aussitôt démentie dans la presse espagnole. Auparavant, le dimanche 24 octobre, un jeune Sahraoui de 14 ans a été tué par balle par les forces de l’ordre au campement de Laâyoune. Najem El Gharhi, a été victime de la légitime défense des gendarmes selon la thèse officielle marocaine. On retient surtout de ces deux évènements les versions contradictoires rapportées par la presse : d’un côté ibérique et de l’autre marocaine. 

Publié
Des manifestants à Melilla. Photo : elfarodigital.es
Temps de lecture: 3'

A Melilla, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans était de 39,7% en 2009 contre 37,8% en 2008, selon l'office statistique de l'Union européenne (Eurostat). La pauvreté aussi frappe le préside espagnol au nord-est du Maroc. D’après l'Institut espagnol de la Statistique (INE), la pauvreté s'est accentuée de plus de 4%, condamnant en 2009 près de 37% des foyers de Melilla à vivre en dessous du seuil de pauvreté. Les affrontements de la semaine écoulée entre jeunes et policiers ont eu lieu sur fond de disparités sociales profondes.

Melilla, objet de toutes les attentions

Les habitants des quartiers périphériques de Melilla, notamment La Cañada de Hidum, Montecristina et Cabrerizas, majoritairement des musulmans originaires du Maroc, ont débuté depuis mardi, un mouvement de protestation, contre leur marginalisation, a-t-on appris de la MAP. A l’origine de ces manifestations, l’exclusion par l’exécutif local de la liste des bénéficiaires d’un programme de recrutement de quelques 1500 personnes.

Face à l’ampleur des échauffourées, Madrid aurait dépêché des policiers supplémentaires sur place. Beaucoup de barrages routiers ont été érigés dans la ville et la situation est depuis qualifiée d’«état de siège» par l’agence officielle du Royaume du Maroc. La MAP affirmait se baser sur «plusieurs médias» en publiant l'information que Younes, un jeune de confession musulmane aurait succombé à ses blessures, après avoir reçu une balle en caoutchouc tirée à bout portant par la Guardia civil. L’information a été reprise par d’autres organes de presse marocaines.

Une information de trop qui a fait réagir les Espagnols. Le président du gouvernement autonome de Melilla, Juan José Imbroda, a démenti la mort d’une personne lors des affrontements.  Aucun témoin n'aurait vu de trace du défunt, dont le corps, aurait pourtant été emporté par la Guardia Civil «vers une destination inconnue», selon la MAP. Ce qui a poussé le quotidien ABC à dire que la MAP a «inventé la mort d'un adolescent à Melilla». El Pais est allé plus loin en écrivant que «les médias officiels marocains ont inventé la mort d'un jeune homme à Melilla», incluant ainsi la télévision marocaine. Une bataille médiatique similaire a eu lieu autour du campement de Laâyoune, surtout depuis la mort de Najem El Gharhi.

Cas Najem El Gharhi : Un média espagnol a vérifié en partie la version marocaine

La mort tragique de Najem El Gharhi a fait le tour de la presse internationale, et surtout espagnole. Comme nous l’avions rapporté, il y a eu une multiplicité de versions des évènements dans le campement de Gdeim Izik. D’un côté la version officielle marocaine des faits, selon laquelle, le jeune de 14 ans a été la victime d’une attaque de légitime défense des gendarmes. Et de l’autre, les Espagnols, qui mettaient en cause la chronologie des incidents tels que décrits par le Maroc. Au point que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a accordé un entretien à l’agence de presse espagnole, dans lequel, il a indiqué que les médias de ce pays, font une couverture «à sens unique» de l’incident de Laâyoune.

Quelques heures plus tard, El Mundo a envoyé un journaliste à Laâyoune. Les témoignages rapportés par la correspondante du journal, Erena Calvo, corroborent en partie, la version marocaine. Ainsi, la mère d'Ahmed Daudi alias 'Djija' reconnait que son fils «a eu des problèmes avec l'alcool et les drogues, comme l'ont dit les autorités marocaines».

L'oncle d'Ahmed Daudi quant à lui expliquait au journaliste d'El Mundo que son neveu aurait été tabassé et expulsé du camp deux jours avant l'altercation avec les forces armées. Le dimanche en question, Djija serait «sorti à une heure de l'après-midi de la maison de son frère, ils s'est réuni avec ses compagnons pour organiser sa vengeance».

Quant aux armes à disposition de ce groupe quand il rentrait sur le camp, les versions continuent de diverger. Des armes blanches et des cocktails Molotov, selon le ministère de l'Intérieur; pas plus que des couteaux, affirme la famille de Daoudi. Selon d'autres témoins, le groupe avait peut-être pris de l'essence pour provoquer une incendie dans le camp. L'enquête s'annonce difficile.

Fassi Fihri
Auteur : Hassan H
Date : le 03 novembre 2010 à 20h20
Ce cher Taieb, aujourd'hui à Madrid, a reconnu que l'information reprise en coeur par les médias marocains concernant la mort d'un jeune à Melilia, n'était "peut être pas vraie", Sans aller jusqu'à reconnaitre que la MAP avait volontairement menti. Faut pas trop end emander quand même :)

Pour Laayoune, il a affirmé que l'interdiction faite aux journalistes d'entrer dans le camp se justifiait par le souci de préserver "la sécurité du camp et le bon déroulement des négociations". La ministre espagnole s'est contentée de dire qu'elle respectait la décision du gouvernement marocain. Quelle honte.
Pour la sécurité des camps, je pense qu'entre la police et l'armée, présentes sur place, ca va, ils pouvaient gérer. Quant aux négociations, elles n'ont même pas commencées !!!!
bizarre!
Auteur : mariette
Date : le 02 novembre 2010 à 16h15
Extrait : le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans était de 39,7% en 2009 contre 37,8% en 2008.

Quel taux de chômage?!... ils ne devraient pas être à l'école ces jeunes entre 15 à 24 ans!

A méditer!
PS
Auteur : hind88
Date : le 02 novembre 2010 à 07h05
ce genre d'analyses sentent l'odeur du bobo casablancais épris par une morale occidentale de gauche. Mais Mr oublie vite que ces mm occidentaux, nous sortent les bobos de gauche que pour défendre leurs intérêt et que ceux-ci la mette vite en veilleuse lorsqu'il s'agit de l'intérêt national. Les Masses-Médias les font très vite passé pour des illuminés. Adeptes du folklore de la morale.
Hassan H
Auteur : hind88
Date : le 02 novembre 2010 à 06h59
Ou veux-tu en venir avec tes commentaires ? tu critiques pour critiquer, le plaisir de faire un commentaire pour faire chier le monde. Je te soupçonne clairement d'être un journaliste d'un hebdomadaire marocain adepte de laïcité. En tout cas, écrire un com aussi long et argumenté que le dernier que tu viens d'écrire pour des nuances, ne peut pas venir d'une personne dont ce n''est pas la profession.
Évites de polluer les débats avec tes chichis, à trop vouloir chercher la petite bête on finit par en trouver une plus grande
Espagnes, ennemis héréditaire
Auteur : hind88
Date : le 02 novembre 2010 à 06h45
Dans la psychologie espagnole, le Maroc est l'ennemi qu'ils ont repoussé lors de la Reconquista. Des fêtes payennes sont encore célébrés ou des simulacres de décapitation de guerrier sarrasins sont joués annuellement. Il y a une interdépendance entre le Maroc et l'Espagne, c'est pour cela que sur le dossier du SO, il ne faut pas compter sur leur aide, c'est une trop belle carte entre leur main. Influencer les touristes marocains qui vont par centaines de milliers à la Costa del sol, pour que ceux-ci changent de destination et bcp de choses pourront changer. L'Espagne est en crise, son attractivité touristique aussi. Ils sont bien contents de voir chaque été voir débarquer les Mauros, je peux le garantir.
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