Menu

Grand Angle

France: un Marocain interdit de regroupement familial

Ammar Amedjar est marocain emprisonné depuis le 6 février à la maison d'arrêt d'Angers. On lui reproche d'avoir refuser d'abandonner sa famille en France. L'homme doit être expulsé à sa sortie de prison, le samedi 28 février prochain selon un membre du Réseau Education Sans Frontière (RESF).
Publié
DR
Temps de lecture: 2'
Ammar Amedjar s'est marié en 2005 au Maroc avec Rahma, une marocaine d'origine mais qui réside en France depuis son enfance. Elle est titulaire d'une carte de résident (10 ans). Ammar est resté au pays et sa femme qui a fait une demande de regroupement familial en France, fait la navette 2 fois par an pour le voir. Le couple aura 2 filles, Maria 3 ans et demi, et Amina 7 mois. En mars 2008, le mari entre dans l'Hexagone avec un visa de 3 mois. Il y reste qu'en même après l'expiration de celui-ci. Quelques semaines plus tard en juin, à quelques jours de la naissance d'Amina, la police l'interpelle à son domicile et le place en garde à vue. C'est le début des problèmes. Après une période de rétention, il refuse d'embarquer pour le Maroc. Cette attitude lui vaudra une comparution immédiate devant un juge à Rennes et une condamnation à 1 mois de prison. Une peine qu'il ne purgera pas. Quelques jours après ce jugement, il est de nouveau arrêté un petit matin chez lui. Cette fois-ci, il n'échappera pas à l'expulsion. Décidé à rejoindre sa famille, il retournera clandestinement en France en septembre 2008.

Le 6 février 2009, à la veille des vacances scolaires, le hasard a voulu que la police rencontre Ammar près de l'école « Aldo Ferrarro » à Angers, où il venait tout juste de déposer sa petite fille. C'est alors que Rahma a été prévenue que son époux a été conduit à la maison d'arrêt d'Angers pour purger l'ancienne peine. Par la suite il recevra un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) qu'il a pu contester mais il sera convoqué le 16 février à 10h au Tribunal Administratif de Nantes. Un nouvel APRF tombe le lendemain. Le tribunal nantais confirme: les filles seraient trop petites pour souffrir de cette séparation et que Rahma peut très bien aller vivre au Maroc. Expulsion inévitable!

Nicolas Sarkozy jadis ministre de l'Intérieur, s'était engagé publiquement à ce qu'il n'y ait pas d'arrestation dans les écoles ou à leurs abords. Position confirmée récemment par Brice Hortefeux, ex-ministre de l'Immigration et même par Xavier Darcos, ministre de l'Éducation. Où est passé cette promesse? Rahma a passé 26 ans en France. Elle a demandé pendant des années une autorisation de regroupement familial sans pouvoir l'obtenir.

Cette affaire à été prise en main par la section locale de Maine et Loire du Réseau éducation sans frontières (RESF-49). Une manifestation pour soutenir Ammar et toute sa famille a été organisée le samedi 21 février. Une signature de pétition est aussi en cours, initiée par RESF-49. L'Association est contre cette expulsion qui déchirera toute une famille. De ce fait, elle demande dans l'immédiat, la grâce présidentielle pour Ammar Amedjar.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com