Le débat religieux s’invite au travail en France. En effet, les managers déclarent avoir de plus en plus à gérer des questions liées au fait religieux, selon l’étude réalisée par l'institut Randstad et de l'Observatoire des faits religieux en entreprise (Ofre), publiée mardi 21 avril par le journal Le Parisien.
L’étude a été menée sous forme d’enquête, entre février et mars 2015, auprès de 1 296 personnes, exerçant essentiellement des fonctions d’encadrement. 23% d’entre elles affirment avoir régulièrement dû gérer la question du fait religieux en 2015, contre 12% seulement en 2014. Les cas de conflits, à 6%, ont doublé par rapport à l’an dernier et triplé comparé à 2013, selon la même source.
Les situations les plus fréquentes de la religion au travail auxquels les responsables d’équipes ont été confrontés concernent d’abord les demandes d’absence pour fêtes religieuses (19%). Viennent ensuite le port de signe religieux (12%), la prière pendant les pauses (8%) et la prière pendant le temps de travail (7%). La stigmatisation d’une personne en raison de ses croyances et pratiques (8%) est également assez présente, tandis que le refus de travailler avec une femme (4%) est la situation la moins fréquente. D'après le président de l'Ofre, Lionel Honoré, les tragiques événements de janvier dernier ne sont pas étrangers à ces réalités. «Après les attentats, les pratiquants ont ressenti un discours de remise en cause de la religion dans la société», a-t-il expliqué.
64% pour l’interdiction du port visible de signes religieux
Cette étude a de nouveau mis sur la table la question du port visible de signes religieux au travail, à laquelle 64% des sondés se prononce en faveur d’une «interdiction». Le Parisien l’a érigé en question du jour et ses internautes n’ont pas manqué de donner leur avis, virant parfois à de véritables affrontements entre lecteurs.
Certains médias sont également revenus sur ce que dit la loi, rappelant que le port visible de signes religieux, contrairement au public, est autorisé dans le privé. Remettre cela en question c’est carrément donner la voie à l’ouverture d’un débat, peut-être national sur la question. Et dans ces conditions, il ne fait aucun doute que l’islam retomberait encore au centre des discussions politiques.