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Grand Angle

Pollution de oued Laou par une station Afriquia : Réparation express ou simple maquillage ?

Quelques jours après la publication de notre article sur la pollution d’un bras de oued Laou, près de Chefchaouen, par les huiles de vidange d'une station Afriquia, celle-ci a mené quelques travaux de réaménagements. Résultat : plus aucune pollution apparente. Que s’est-il passé ?

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Pollution de oued Laou par une station Afriquia : Réparation express ou simple maquillage ?
Pollution de oued Laou par une station Afriquia : Réparation express ou simple maquillage ?
Pollution de oued Laou par une station Afriquia : Réparation express ou simple maquillage ?
Pollution de oued Laou par une station Afriquia : Réparation express ou simple maquillage ?

«Il n’y a actuellement plus de fuite d’huile de vidange visible en surface du cours d’eau» menant à l’Oued Laou, explique à Yabiladi Mohamed Ahniche – un responsable de l’Association de développement et de protection de l’environnement de Oued Laou (ADEO).

L’homme a fait une descente sur le terrain mercredi 8 avril suite à la publication de notre article – le 3 avril dernier - sur la pollution d’un bras de l’Oued Laou à l’huile de vidange par la station Afriquia située sur la route Chefchaouen/Jebha vers Dardara. Il a pris des images qui montrent clairement qu’en moins d’une semaine, la canalisation de la station a été retouchée. La clôture a été repeinte, le tuyau qui reconduisait l’huile de vidange vers le bras de l’Oued a été dissimulé derrière du ciment et la rigole par laquelle passait l’huile transitant par le tuyau a été enterrée. «C’est nouveau tout ça», lance M. Ahniche.

Est-ce une rénovation express ou une forme de dissimulation de la conduite d’huile de vidange vers l’Oued ? En tout cas, comme a pu le constater sur le terrain M. Ahniche, l’huile n’apparait plus à la surface du cours d’eau.

Impact médiatique

Visiblement la médiatisation de cet acte semble avoir eu de l’écho. Difficile de savoir si c'est sur instruction du groupe Afriquia que nous avions contacté, ou bien à la demande des autorités locales. Car en effet, selon notre source à l’origine des photos prouvant la pollution venant de cette station, il semblerait que les autorités de la ville étaient informées de la pratique. «Quand je prenais les photos, un responsable s’est approché me demandant qui m’avait donné l’autorisation de prendre ces photos et que je n’en avais pas le droit», se souvient-il.

Cependant, impossible d'avoir de plus amples informations auprès de la wilaya ou chez le groupe Afriquia que nous avons tenté de joindre. Le responsable des stations à qui nous avons parlé la dernière fois estime ne pas avoir à s’exprimer sur la question. «Cette Station ne relève pas ma responsabilité. C’est une franchise, personnellement je ne m’occupe que des stations 100% Afriquia», rappelle-t-il en nous renvoyant vers le directeur général de la compagnie que nous avons également essayé de contacter sans succès.

Actuellement donc, impossible de dire si le bras de l’Oued n’est définitivement plus pollué par la station ou non. Mais selon ce responsable de l’Association de développement et de protection de l’environnement de Oued Laou (ADEO), «la question se pose quant au respect des normes dans la construction de cette fosse. Parce que s’ils n’ont pas utilisé du béton armé, des substances nocives à la qualité de l’eau du ruisseau peuvent s’y introduire».

Selon la compagnie chaque station dispose d’une citerne d’huile de vidange dont le contenu est récupéré par des sociétés pour le traitement. Est-ce vraiment le cas de la station en question ici ? Si oui, pourquoi y avait-il reconduite des huiles vers le bras de oued Laou ?

Pollution de oued Laou
Auteur : Rrobert
Date : le 16 avril 2015 à 20h02
Bjr les amis du beau Royaume.
Je sais que certaines stations service aux Maroc cèdent leurs huiles usagées à des entreprises locales plus ou moins correctes qui tentent de les valoriser par bidouillage « cracking chimie maison » pour en faire du naphta ou des savons.
Pour ce faire, les stations services ont alors des fosses à huiles usagées dans lesquelles viennent pomper les «recycleurs . Dans ce premier cas archaïque, il n’y a souvent aucun suivi.
Mais les huiles usagées peuvent également être légalement réaffinées pour être réincorporées (à 20 %) dans les huiles neuves de très grandes marques. C’est le cas en Europe et vos stations à enseignes nationales collectent aussi de la même manière dans les grandes stations appartenant aux grands groupes. Donc traçabilité.
Pourtant, même chez moi en France, nous découvrons aussi des pollutions de ruisseaux, de rivières et même de nappes (souvent alluviales aux ruisseaux) dues à des débordements d’huiles usagées dans des établissements neufs parfois.
Ces pollutions par huiles usagées arrivent par le débordement des fosses de collecte dans les garages automobiles ou stations qui font du graissage. Ces débordements, soit en raison du trop plein d’huile sans que les collecteurs ne soient venus pomper pour évacuer pour le réaffinage. Soit après (et souvent) de très fortes précipitations de pluies. Les sols deviennent alors instantanément saturés d’eau qui entre alors par surverse dans les fosses (par leurs trous d’homme). Par différence de densité, cette eau parasite chasse alors l’huile qui déborde dans le trou d’homme et atteint, par n’importe quelle canalisation présente dans la périphérique de la fosse, le ruisseau ou votre oued, ou encore (par percolation) la nappe souterraine.
Et d’après les infos à la télé chez nous, il semble que vous ayez connu des crues à causes de très grosses pluies.
Concernant la pollution des nappes, au Maroc, vous avez un autre problème un peu similaire avec les margines de pressage pour l’huile d’olive. Mais c’est une autre affaire.
Voilà pour un début d’explication possible de la part d’un ami de Bretagne, spécialiste pour la gestion en France de ce genre de pollution accidentelle.
Robert
Les généralités sont inéfficaces.
Auteur : taharo
Date : le 16 avril 2015 à 11h55
Votre commentaire est trop général. Donnez-nous des preuves de ce que vous avancer afin que la société civile et les associations puissent faire leur travail. Ce que vous avancez est valable pour toutes les régions du Maroc, dans tout les pays du monde et en tout temps. Pour être efficace, il faudrait des témoignages à propos de cas précis. Il faut cesser de mettre tout le monde dans le même sac sans preuves tangibles. Il y a des gens qui gagnent leur vie honnêtement dans le nord du Maroc, il faudrait les encourager et les protéger contre les mafias de toutes sortes, mais en témoignant.
Crime écologique.
Auteur : taharo
Date : le 16 avril 2015 à 10h23
C'est une affaire à suivre de très près. Il y a, comme on dit, anguille sous roche. Les responsables de cette société doivent communiquer sur la question dans la transparence la plus totale. Ils doivent savoir que les bonnes affaires ne se fond plus dans l'opacité comme c'était le cas dans le passé. La société civile doit réagir et déposer des plaintes auprès des juridictions compétentes. Les partis politiques de tout bord doivent s’intéresser à la question et cesser les polémiques politiciennes stériles. C'est une question si grave qu'elle doit être posée au parlement par les parlementaires de la région. C'est une affaire aussi grave sinon plus que celle de l'accident de Tan Tan. Il y va de la vie de citoyens innocents.
Les nappes phréatiques.
Auteur : Abdellah Zerhouni
Date : le 15 avril 2015 à 16h16
Dans la région du nord les nappes phréatiques elles sont mal contrôlées manque de moyen.
bidouillage et maquillage pour augmenter les profits
Auteur : Btof
Date : le 15 avril 2015 à 15h21
Ils ont creusé un puits aveugle pour déverser en toute impunité et sans être vue. Le tout se filtre dans le sol et va directement dans les nappes phréatiques. Toutes la region depuis Tetouan a Oued Lau son entre les mains de la mafia locale qui déboise allègrement et revendent les terrains de l’État mal acquis a des pigeons, volent le sable et font la concurrence déloyale aux petit transporteurs locaux, donnent des permis de construire contre bakchich, font des razzias sur les maisons des MRE qui sont pas la en hiver en volant tout, trompent dans tous les trafiques et se font élire au parlement pour échapper aux poursuites. C(est pour cela que les marocains pensent que les voleurs sont au parlement et les innocents en prison. Les autorités locales ne font rien car ils sont de la famille ou ceux qui viennent d'ailleurs se font payer et se taisent. Les gens honnêtes sont vites renvoyés en utilisant la menace ou les magouilles. C'est comme ça dans la république mafiosi de la cote nord du Maroc.

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