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Grand Angle

Maroc : Human Rights Watch dénonce les dérives de la lutte anti-terroriste

Selon un rapport de l’ONG Human rights watch (HRW) publié ce lundi, la loi antiterroriste adoptée par le Maroc quelques jours après les attentats meurtriers du 16 mai 2003 à Casablanca donnerait lieu à de nombreux abus. Les tortures, mauvais traitements, arrestations arbitraires entre autres, seraient ainsi régulièrement pratiquées sur les personnes arrêtées dans le cadre de cette loi. Le gouvernement sommé de réagir…

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Le rapport de HRW a été établi sur la base des témoignages de personnes arrêtées pour des  affaires de terrorisme, ainsi que sur ceux de leurs avocats ou de leurs proches. Intitulé «Pas la peine de chercher votre fils : Détentions illégales dans le cadre de la loi antiterroriste au Maroc», il dénonce des abus perpétrés par les forces de l’ordre, à l’encontre de personnes suspectées de terrorisme.

Selon les termes du rapport, depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca (45 morts) et l’adoption 12 jours plus tard de la loi antiterroriste, ces abus se seraient multipliés. Ils engloberaient aujourd’hui les arrestations arbitraires par des policiers en civil, les tortures, les mauvais traitements, les détentions dans des lieux secrets pendant des durées excédant le délai légal de garde à vue fixé à 12 jours.

Durant leur détention les suspects n’auraient de contact ni avec leurs proches, ni avec un avocat. Selon les témoignages, nombreuses de ces personnes interpellées pour des liens présumés avec le terrorisme, seraient jugées sur la base d’aveux arrachés sous la torture. «Ces violations compromettent le droit des accusés à un procès équitable», souligne le rapport de HRW.

Parmi les affaires citées, dans le rapport de HRW, figure l’affaire Belliraj, qui a valu à des personnes suspectées de complot terroriste, de longues peines d’emprisonnement. HRW dénonce les mêmes abus sur les personnes poursuivies dans le cadre de cette affaire, et estime que les abus dénoncés violent «la législation progressiste adoptée par le Maroc pour protéger contre la torture et la détention illégale». Ce à quoi les autorités marocaines auraient rétorqué que les arrestations et les détentions se feraient «conformément à la loi», souligne l’agence de presse Reuters.

La directrice de la division HRW pour la région Afrique du Nord/Moyen-Orient a cependant déclaré en conférence de presse que : «Si le Maroc a fait preuve de volonté politique en adoptant une législation éclairée en matière de droits humains, le gouvernement manque toutefois de volonté politique pour  faire appliquer cette législation lorsqu'il s'agit de suspects de terrorisme».

Partant de ce constat, et des différents témoignages recueillis lors de l’enquête, HRW a émis des recommandations à l’attention du gouvernement marocain. Il est entre autre, demandé de veiller à ce que les agents de l’Etat justifient de leur appartenance aux forces de l’ordre, et présentent les motifs lors des arrestations. Le Maroc est également appelé à «faire respecter toutes les lois marocaines régissant la détention en garde à vue par l'ouverture d'enquêtes partout où il y a des preuves que la police ou d'autres agents de l'État ont pu garder un suspect pendant une période quelconque en dehors d'un lieu de détention officiellement reconnu». Autre mesure préconisée par HRW, l’adoption d’une législation visant à réduire le délai légal de la garde à vue.

pour mohamed
Auteur : bzou
Date : le 27 octobre 2010 à 10h50
Entièrement d'accord avec vous ,la liberté d'un individu , sa dignité et le respect de sa personne et de ses biens ainsi que le maintien de la sécurité et de la stabilité sont des valeurs et des principes sacrés,parfois le bout du tunnel n'arrive jamais Il y a certes des victimes.L'engrenage est l'une des conséquences des situations exceptionnelles. ,Certaines injustices nous ont marqués à jamais les sequelles demeurent pour toujours .On ne choisi pas son époque ,nous sommes loin de la Cité Idéale.
???
Auteur : MOHAMMED
Date : le 26 octobre 2010 à 11h36
Qu'est ce qui protège les innocents de ces situations exceptionnelles et de ces textes exceptionnels?
Quand on est innocent et qu'on est pris dans l'engrenage, il faut plusieurs années pour voir le bout du tunnel et ça, ca reste inadmissible!
Politique
Auteur : bzou
Date : le 26 octobre 2010 à 10h45
HRW doit comprendre que le processus de democratie et de droit de l'homme figure depuis plusieurs années dans l'agenda de l'Etat. Il n y a qu'à voir le nombre d'ong , d'association et d'institutions publiques qui activent au Maroc dans ce sens .Par ailleurs les pays du Nord ont mis des siècles pour aboutir à leurs résultats actuels et on ne peut pas exiger des pays du tiers Monde de commencer la ou les autres ont finis .La démocratisation et la respect et sauvegarde des droits de l'homme ne peuvent pas être l'oeuvre d'une baguette magique ,c'est une culture à travers le temps et l'espace , les pays du Sud ont suffisamment soufferts des pratiques de la colonisation des terres et des hommes cela datent d'hier encore ,ils ont plusieurs chats à fouetter en même temps, le chomage, l'éducation ,la formation , la sécurité des biens et des personnes et j'en passe .Le terrorisme est un phènomène nouveau au Maroc , Il peut y avoir des erreurs,des dépassements par inexpérience cela existent dans le monde entier .,je dirai même que ce n'est rien comparé à d'autres régions.Certaines ong veulent se substituer à l'ETAT .Le monde a élaboré des législations draconiennes en matière de lutte contre le terrorisme pourquoi demande t-on au Maroc de faire exception.Pour les situations exceptionnelles il doit y avoir des textes exceptionnels,chaque pays est conscients de ses intérêts et de ses problèmes et le HRW devrait se montrer moins sévère et plus indulgent visà vis du Maroc .
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