La municipalité d’Utrecht a tranché. Elle a autorisé la tenue d’un congrès islamique du jeudi 9 mars jusqu’à dimanche animé par des cheiks belges jugés ultra-orthodoxes. Selon le maire de la ville citée par le quotidien néerlandais De Telegraaf, les deux cheikhs ont reçu leur visa. Le responsable musulman d’origine marocaine, Abdelkrim Aznagui alias Abou Chayma, et Abdelkader Chouaa seront donc demain dans le quartier Overvecht à Utrecht pour donner des conférences dans le cadre de cet événement organisé par la fondation Al Fitrah.
Problème pour certains Néerlandais, le passé des deux figures musulmanes. Selon le journal, Abdelkader Chouaa, a été cité dans un procès du groupe terroriste «Hofstad» aux Pays-Bas en 2005. Chouaa, toujours selon De Telegraaf, a par le passé donné des prêches dans des mosquées considérées comme radicales à Amsterdam et La Haye.
De son côté, Abou Chayma aurait été impliqué dans le décès d’une jeune femme de 23 ans, Latifa Hachmi, après une séance d’exorcisme (roqya) à Schaerbeek (commune de la région de Bruxelles) en 2004. Il avait été condamné, en 2012 en Belgique, à trois ans de prison avec sursis pour «traitement inhumain et dégradant».
Wilders juge absurde l’arrivée des cheikhs
Ces deux affaires ont donc logiquement été déterrées par certains parlementaires néerlandais. Le PVV (Parti populiste), a estimé qu’il est «absurde» d’attribuer le visa à des «musulmans pour lesquels il a été prouvé qu’ils avaient des intentions terroristes ou ont même été punis pour torture». «Nous ne voulons pas d’imams de la haine aux Pays-Bas», a déclaré son chef, Geerts Wilders à Het Parool, demandant que les visas soient retirés aux deux conférenciers. Wilders a aussi transmis des questions écrites sur la venue des cheikhs aux ministres des Affaires sociales, Lodewijk Asscher, et de l'Intérieur, Ronald Plasterk.
Deux parlementaires du VVD (Parti populaire libéral et démocrate), Sietse Fritsma et Machiel de Graaf, comptent de leur côté manifester devant les lieux du congrès jeudi. Le congrès sera en tout cas surveillé de près, selon la mairie, qui a expliqué que la justice pourrait poursuivre tout intervenant ayant prononcé des paroles répréhensibles.