Ces temps-ci l’Italie a accéléré la lutte contre les musulmans considérés comme extrémistes. Après avoir interpellé un homme d'origine marocaine pour apologie de terrorisme, un imam, également marocain, a été expulsé du pays samedi car jugé trop radical. L’homme âgé de 33 ans, qui vit avec sa femme et ses 3 enfants à Camigliano (municipalité de Capannori) a été interpelé vendredi matin à son domicile par une douzaine de policiers en civil, rapportent les médias locaux.
A.H fait ainsi les frais d’une ordonnance du ministère italien de l’Intérieur. Le responsable de ce département, Angelino Alfano, a en effet estimé que l’imam fait de la propagande anti-occidentale et pro-jihad à la mosquée de Capannori, fréquentée par de nombreux musulmans. Selon Alfano, A.H est «une menace pour la sécurité de l'Etat».
«Aujourd'hui, j’ai ordonné l'expulsion de l'imam de la province de Lucca. L'action préventive et de lutte contre le terrorisme continue», a écrit le ministre sur son compte Twitter.
Oggi ho disposto l'espulsione dell'imam della provincia di #Lucca. Continua #senzasosta azione di prevenzione e contrasto del #terrorismo
— Angelino Alfano (@angealfa) 27 Mars 2015
Confusion au sein des musulmans
Dans ses discours à la mosquée, l’imam aurait plusieurs fois mentionné les termes «radical et méprisant» en évoquant l’Occident, selon la justice italienne. Mais la décision de l’Etat italien rend confus les fidèles de la mosquée de Capannori et même le voisinage de l’imam, selon les mêmes sources. Car l’imam, marié à une Italienne convertie il y a quatre ans, est décrit comme quelqu’un de «calme et sérieux». Il travaille dans un cabinet de Florence qui s’occupe de la livraison de linge aux hôtels. En outre, les perquisitions effectuées à son domicile n’auraient montré aucun signe de radicalisation.
Sa femme est aussi choquée par cette expulsion, d’autant plus qu’elle attend son quatrième enfant. L’imam a été conduit à l’aéroport de Rome ce matin pour être rappatrié dans son pays d’origine.