Les relations entre Al Adl wal Ihssane et l’Etat marocain sont tendues. Après l’affaire Mustapha Errik, la semaine dernière, le cimetière Achouhada à Rabat a vécu, cet après-midi, un autre épisode de la série de confrontations entre les deux parties. C’est un revirement des autorités de la capitale qui a failli mettre le feu à la poudrière. Dans un premier temps, elles ont refusé d’enterrer Mme Khadija Malki, l’épouse de feu Abdelsalm Yassine, à côté de la tombe de son mari.
Déploiement massif des forces de l’ordre
Une décision inattendue. Le site d’actualité de la Jamaâ assure que les proches ont reçu une autorisation écrite que le mercredi 25 mars pour inhumer la défunte là où elle le souhaitait de son vivant. Une tombe lui a, même, été réservée. Sauf qu’au début de cet après-midi tout a basculé.
Une volte-face à la fois inexpliquée et nullement justifiée de la part des autorités qui a été à l’origine de confrontations directes entre des «Adlistes», venues nombreux assistés aux funérailles de la défunte et les éléments des forces de l’ordre, déployés en masse devant la porte du cimetière. Une source sur place nous confie qu’ils étaient plus d’une centaine d’agents stationnés devant la porte du cimetière afin d’empêcher le cortège qui accompagnait la dépouille d’y entrer.
Le dénouement
Après presque deux heures de tensions, les autorités de Rabat ont finalement autorisé, vers 15 heures, l’inhumation de feu Kahdija El Malki à côté de la tombe de Abdeslam Yassine. Les forces de l’ordre se sont retirées du cimetière Achouhada. Un retrait salué par les disciples d’AWI. Certains ont même crié «victoire contre le Makhzen».
L’épisode des funérailles de l’épouse du fondateur d’Al Adl wal Ihssane s’est terminé sur un dénouement favorable aux disciples d’AWI. En revanche, les revirements répétés des autorités laissent entendre une certaine opposition entre deux clans. Certains prônent une ligne dure, alors que d’autres sont plutôt modérés quant à la ligne de conduite à adopter vis-à-vis de la Jamaâ. Cet après, ce sont les modérés qui ont eu le dernier mot.