Pénurie d’eau dans les pays arabes: L’ONU pour une autre méthode de gestion

Il est «nécessaire» que les pays arabes adoptent une «approche intégrée et inclusive de la gestion de l’eau», afin de faire face plus efficacement à la pénurie, recommande l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans son rapport 2015 sur le développement mondial de l’eau, intitulé «L’eau pour un monde durable» et publié à la veille de la Journée internationale de l'eau célébrée samedi 21 mars.

75% de la population arabe vit en dessous du niveau de pénurie d'eau

L’Institution apprécie les efforts fournis ces dernières années par ces pays, avec notamment le plan d’action relatif à la stratégie nationale de sécurité de l’eau adopté à Doha en mai 2014, par le Conseil ministériel arabe de l’eau. Citant en exemple le cas du Maroc, le rapport reconnait également les efforts déployés en interne par chaque pays, estimant que c’est une preuve de leur engagement à lutter contre la pénurie d’eau et la sécheresse. Résultat : 83% de la population régionale (estimée à 355 millions de personnes en 2011) peut être approvisionné par des sources d'eau.

Cependant, «cela ne signifie pas que tous ces gens ont un accès régulier ou fiable à l’eau ou que la qualité de l’eau fournie est sûre», nuance la même source. En effet, les statistiques montrent qu’environ 75% de la population arabe vit en dessous du niveau de pénurie d'eau, et la moitié vit carrément sous le niveau de pénurie extrême d’eau, soit 500 m3 par habitant par an.

Parmi les causes de cette triste réalité, le rapport cite la croissance démographique et l'augmentation des pressions socio-économiques qui mènent souvent à la surexploitation de la surface, mais aussi le changement climatique.

Reconnaître l'approvisionnement en eau comme un droit humain

L’Organisation dirigée par Ban Ki Moon estime que dans les conditions actuelles, les pays arabes doivent tout faire pour assurer de l'eau et reconnaître l'approvisionnement en eau et l'assainissement comme un droit humain, essentiel à la réalisation du développement durable dans la région. L’ONU appelle ainsi les gouvernements à davantage approfondir leur coopération en améliorant la gouvernance de l’eau et la gestion des ressources transfrontalières en eau de surface et souterraines. Une voie sur laquelle le Maroc s’est déjà inscrit, avec notamment le mémorandum d’entente signé à Rabat avec l’Arabie Saoudite en février dernier.

En interne également, le royaume chérifien ne cesse de s’activer pour faire face à la pénurie d’eau. Avec en outre un investissement de 220 milliards de dirhams dans son Plan national de l’eau, le Maroc ambitionne de répondre à ses besoins à l’horizon 2030. D'ailleurs un projet pilote consistant à collecter de l’eau du brouillard sera incessamment lancé dans la province de Sidi Ifni.