L’onde de choc de l’attaque du musée Bardo dans la capitale tunisienne atteint le Maroc. «Des réunions ont eu lieu, mercredi et jeudi, au siège du ministère de l’Intérieur en vue de renforcer davantage le dispositif sécuritaire, notamment autour de certains sites touristiques et des lieux de culte chrétiens et judaïques», nous confie une source ayant requis l'anonymat.
Les grandes villes du royaume ont connu la même activité, avec la tenue de réunions similaires dans les gouvernorats. L’approche des vacances de Pâques, exige en effet de garantir la sécurité des milliers d'étrangers qui se déplaceront au Maroc durant cette période. D’autant que l’attentat du mercredi 18 mars à Tunis, revendiqué par Daesh, a révélé que l’organisation terroriste a opéré un changement dans sa tactique en ciblant pour la première fois des touristes.
Les postes frontières dans le viseur
Hier à l’occasion de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement, Abdelilah Benkirane a déclaré que les répercussions de l’attaque de Tunis impacteront l'ensemble de la région maghrébine. Le chaos qui prévaut en Libye fait le lit du terrorisme. Le pays connait la présence d’antennes de Daesh et d'Al Qaida qui dictent leurs lois. Elles sont de véritables points de chutes de nombreux jihadistes originaires du Maghreb.
C’est justement là le deuxième volet du renforcement du dispositif sécuritaire au Maroc devant concerner les postes frontières officiels et les centaines de kilomètres de frontières poreuses, notamment au Sud-Est, entre le royaume et l’Algérie. Les autorités marocaines souhaitent renforcer la surveillance des retours d’anciens combattants dans les rangs d’entités terroristes en Irak, en Syrie et en Libye, en vue de les arrêter. D’autant plus que l’attentat du musée Bardo a été mené par d’anciens membres de l’ «Etat islamique».
Une attaque qui n’est pas sans rappeler le mode opératoire de celles de Charlie Hebdo en France en janvier, de Copenhague en février ou bien avant, en mai 2014, au musée juif de Bruxelles. Une ou deux personnes très bien entrainées se chargent de l’exécution en faisant le maximum de victimes. Un nouveau danger qu'il est plus difficile à appréhender pour les services de renseignement, organisés pour faire face aux attaques terroristes organisées, mais encore démunis face aux intiatives isolées de loups solitaires.