Maroc : Ilias El Omari attaque Abdelilah Benkirane sur une imprimerie qu'il possèderait depuis 1998

Début février, à l’occasion d’un meeting politique, le chef du gouvernement mettait au défi Hamid Chabat (Istiqlal) et Ilias El Omari (PAM) de déclarer les origines de leurs fortunes respectives. La riposte de l’un des deux concernés n’a pas tardé. Le n°2 du Parti authenticité et modernité a affirmé que Abdelilah Benkirane possédait une imprimerie à Rabat depuis 1998.

Des propos appuyés, ensuite, par la diffusion sur les réseaux sociaux d’un document légal du tribunal du commerce de la capitale prouvant les allégations du PAMiste. Pourtant, devant la presse, le secrétaire général de la Lampe a toujours soutenu posséder uniquement une petite boutique au quartier El Akkari. Une boutique qui, selon ses propres dires, lui faire perdre chaque année environ 30.000 dh mais qu'il se refuse de fermer parce qu'elle fait vivre cinq familles.

Benkirane serait-il juste un prête-nom ?

Du côté du PJD, l’heure est plutôt à la nuance et non pas au démenti des documents officiels. Des voix au sein de la Lampe expliquent que l’imprimerie, sise rue Calcutta au quartier Océan, appartient, en effet, au Mouvement unicité et réforme (MUR). Une pratique courante au Maroc où plusieurs biens immobiliers de partis politiques et de centrales syndicales sont encore inscrits au nom de quelques leaders.

Pendant longtemps, la loi ne considérait pas les formations politiques et les associations comme des entités morales ayant le droit de posséder des propriétés et des comptes bancaires. Une erreur corrigée avec la promulgation de la première loi sur les partis en 2006.

Les structures du PJD et ses médias n’ont pas encore commenté la nouvelle. Ils attendent probablement que Benkirane s'exprime de manière officielle ce week-end. Seul le député Abdelaziz Aftati, en sa qualité de chef de l’instance de la transparence au sein du parti, s’est montré disposé à mener une enquête en vue de mettre toute la lumière sur cette affaire.

De son côté, Hamid Chabat a avancé, lors d’un meeting politique à Kalaât Megouna, que Benkirane serait également actionnaire dans une société de jus de fruits. Ces nouvelles allégations seront-elles suivies de preuves à l'instar du dossier de l'imprimerie ?