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Grand Angle

Le Maroc sur la voie de la résorption de son déficit commercial ?

Entre fin février 2014 et fin février 2015, le déficit commercial est allégé d’une douzaine de milliards de dirhams. Un résultat que le Maroc n’avait pas obtenu depuis des années. Un «bon signe» pour la suite selon certains économistes qui tiennent tout de même à préciser que «ce n’est pas le résultat d’une politique gouvernementale». Détails.

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Le déficit commercial au Maroc s’est allégé de 12,128 milliards de dirhams à fin février 2015, selon les résultats préliminaires des échanges extérieurs fraichement publiés par l’Office des changes (OC).

Cette performance est imputable à une hausse des exportations, conjuguée à la baisse conséquente des importations sur la période, explique l’Office. En effet, les ventes marocaines à l’étranger ont progressé de 8,2% à 33,047 milliards de dirhams à fin février 2015 par rapport à la même période l’an dernier. Elles ont été portées par les ventes des phosphates et produits dérivés, du secteur automobile et celles de l’agriculture et agro-alimentaire, d’après le rapport de l’OC. La croissance des exportations impulsée en 2014 se confirme donc sur les premiers mois de 2015.

La facture énergétique fait tomber le niveau des importations

Les importations ont quant à elles reculé de 15,2% à 53,561 milliards de dirhams. Ici, le principal facteur de la tendance a été la baisse des factures énergétique et céréalière. En effet, les approvisionnements d’huile brute de pétrole qui s’élevaient de 5,19 milliards de dirhams à fin février 2014, n’ont coûté que 1,624 milliard de dirhams à fin février 2015, soit une baisse 67,6%. Pareil pour les achats de gaz de pétrole et autres hydrocarbures, ils ont reculé de 50,9%, quand la facture des gas-oils et fuel-oils est en baisse de 33,4%. Cette performance est directement imputable à la baisse du cours mondial du pétrole depuis l’été dernier.

Les importations de céréales qui franchissaient la barre des 3,6 milliards de dirhams à fin février 2014, se sont établies à 1,4 milliard, soit une chute de 61,9%. Ainsi, le taux de couverture s’est amélioré passant à 61,7% à fin février 2015 contre 48,3% à la même période l’an dernier.

Un «bon signe» dû à la conjoncture et non à une politique commerciale

Ces résultats vont certainement donner du baume au coeur au gouvernement qui n’avait pas vu les indicateurs commerciaux du royaume s’améliorer autant depuis plusieurs années. Le Maroc est-il sur la voie de la résorption de son déficit commercial ? «C’est un bon signe», estime l’économiste Mohamed Chiguer dans un entretien avec Yabiladi. «Mais on ne peut pas se prononcer pour l’instant», avertit-il.

L’Universitaire spécialiste des questions économiques tient à préciser que l’amélioration actuelle du déficit commercial «n’est pas le résultat d’une politique». «C’est conjoncturel», argue-t-il, estimant que la baisse du cours du pétrole en est beaucoup plus responsable qu’autre chose. Il reconnait que la dynamique des exportations de phosphates et d’automobile en l’occurrence sont d’un grand soutien à la balance commerciale de manière générale, mais «c’est parce que les sociétés opérantes ont des politiques agressives», remarque l’économiste.

C’est dire qu’un retour à la hausse des prix du pétrole pourrait brusquement stopper cette tendance positive. «En tout cas, je le répète, tout ça est très conjoncturel. Comme au Maroc on fonctionne avec la baraka, attendons de voir comment le reste de l’année se déroulera», souligne en conclusion M. Chiguer. Et comme aime à le dire l’économiste Najib Akesbi, c’est dans ce genre de situation, que l’urgence de «politiques claires» se fait le plus ressentir.

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Auteur : Ibn Ziyad
Date : le 18 mars 2015 à 18h35
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