Suite à l’intervention de Benkirane, la polémique sur le décès de Abdellah Baha est réellement relancée. Après les propos du chef du gouvernement du samedi 7 mars à l’occasion d’un meeting à Dcheira, dans la région d’Agadir, c’est autour de M’hamed El Hilali, fraichement nommé lors du conseil du gouvernement du 15 janvier à la tête de la division des affaires juridiques au ministère de l’Habitat, d’ajouter de l’huile sur le feu. Sur sa page Facebook, ce membre du bureau exécutif du Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD, accuse ouvertement Hamid Chabat d’être le premier responsable de la mort de l’ancien ministre d’Etat.
Des sorties qui embarrassent Ramid
Bien entendu, la garde rapprochée du secrétaire général de l’Istiqlal n’a pas tardé à réagir. C’est du pain bénit pour les «chabatistes». Aujourd’hui le quotidien Al Alam rapporte des déclarations d’ Abdelkader El Kihel. Le député du PI s’est dit choqué de ce genre du discours du PJDiste, soulignant que «la politique qui s’alimente sur les cadavres est un vice». Et de s’interroger sur les motivations à l’origine de ces accusations : «Est-ce qu’il y a des données encore non-divulguées (sur le décès de Baha) que le ministère de la Justice n’a pas présentées ?» à l’opinion publique. Un message clairement destiné à Mustapha Ramid pour qu’il diligente, de nouveau, une enquête.
Pour mémoire, le 19 décembre, un communiqué du procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca, normalement sous la tutelle de Mustapha Ramid, était venu mettre fin à toutes les rumeurs. Il annonçait que les investigations menées par plusieurs intervenants avaient conclu à «un accident ferroviaire» et au classement de l’affaire.
Par ailleurs, les passes d’arme entre l’Istiqlal et le PJD ne risquent pas de s’apaiser dans les prochains jours. Khalid El Boukarî, député et secrétaire de la Jeunesse du PJD, a demandé au ministre de la Justice d’ouvrir une enquête sur de présumées «menaces de mort» proférées par Hamid Chabat contre le chef du gouvernement. Ce genre d’accusations est appelé à se multiplier à l’approche des élections communales du 4 septembre.