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Grand Angle

Royaume-Uni : Un ex-officier de police musulman critique la politique contre le terrorisme

Telle une «marque toxique». C’est en ces termes qu’un ancien officier de police musulman a décrit la politique entreprise par le Royaume-Uni pour prévenir la radicalisation des musulmans du pays.

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Pour un ancien de la police métropolitaine britannique, la stratégie anti-radicalisation du gouvernement est devenue une sorte de «marque toxique». Dal Babu, musulman de confession, a affirmé à la presse locale que la plupart des musulmans du Royaume-Uni se méfient de l’actuelle politique en la matière et la voient plutôt comme un dispositif d’espionnage.  

L’ancien chef de police, qui a pris sa retraire en 2013, assure que le département de la police consacré à la lutte contre le terrorisme dans le pays était «quasiment» constitué que d’agents «blancs» qui ont un «manque de connaissance» de la foi musulmane.

Beaucoup d’inquiétude

 «Il ya eu beaucoup d'inquiétude autour de la politique de prévention contre le radicalisme (Prevent Strategy) dans la communauté musulmane au cours des dernières années», a fait savoir Babu, qui était également président de l'Association des officiers musulmans au sein du Metropolitan Police Service (MET), dans une déclaration à Press Association.

«Au cours de la dernière année, un certain nombre de dirigeants musulmans ont reconnu qu'ils devaient faire passer un message fort contre l'extrémisme et contre le voyage en Syrie», a déclaré pour sa part Sir Peter Fahy, chef de la police du Grand Manchester (Greater Manchester Police). «Des voix extrémistes ont été autorisés à remplir les espaces dans les médias trop régulièrement et cela altère la grande majorité des musulmans qui se sont engagés pour des valeurs britanniques», a-t-il ajouté.

La responsabilité aux familles

Pour lui, «la responsabilité pour arrêter les jeunes qui envisagent de voyager vers la Syrie, ou vers d'autres zones de guerre, revient en premier lieu à leurs familles et aux travailleurs sociaux qui les connaissent et qui sont en mesure de repérer les premiers signes de radicalisation. (…) Je comprends que ceci est un défi difficile pour les parents, entre permettre la liberté et protéger les jeunes contre les contenus préjudiciables sur internet, mais la responsabilité ne peut pas être confiée aux écoles et la police».

Le responsable, interrogé par la même source, a aussi fait savoir qu’il était prêt à contribuer à «avoir plus de musulmans» dans les rangs de la police, mais que les agents actuellement affectés au programme Prevent avaient développé une «connaissance approfondie des groupes minoritaires et des différentes facettes de la religion musulmane».

Ces déclarations interviennent au moment où le Sunday Telegraph vient de publier de nouvelles estimations concernant le nombre de Britanniques considérés comme de «dangereux jihadistes». Selon le journal conservateur, sur les 700 personnes considérées comme tel par les services secrets britanniques à s'être rendues dans les territoires contrôlés par le groupe État islamique (EI), plus de 300 sont rentrées au Royaume-Uni. Des chiffres (700 départs et 320 retours) qui, selon l’AFP, dépassent les estimations officielles communiquées jusqu'ici.  

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