Abdelilah Benkirane a-t-il, encore une fois, dérapé ? Samedi 7 mars à Dcheira près d’Agadir, devant quelques milliers de ses partisans, le chef du gouvernement, se remémorant son ami feu Abdellah Baha, a affirmé qu’il y avait des parties sans les citer nommément qui «nous menace». Quelques minutes plus tard, il revient sur la question en lançant «nous savons lire les messages mais ne voulons pas révéler les choses. Et Si Baha est mort, nous sommes prêts, également, à mourir pour Dieu».
L’Istiqlal demande une enquête
Cette intervention suscite un certain nombre d’interrogations. Le secrétaire général du parti de la Lampe a-t-il voulu faire passer un message particulier à ces «parties» en lançant un pavé dans la marre ? Aujourd’hui, les proches de Benkirane ont tenté de nuancer les propos de leur leader mais le mal est déjà fait. Car avec ses propos, Benkirane vient, sans le vouloir forcément, de donner suffisamment de grain à moudre aux personnes qui doutent de la version officielle sur les circonstances du décès de l’ancien ministre d’Etat.
Cet après-midi, le groupe des députés de l’Istiqlal a repris la polémique à son compte. Les istqlaliens ont demandé au ministre de la Justice de mettre un terme à l’ «instrumentalisation» de la mort de Baha à des fins électoralistes et de rouvrir «une enquête transparente» sur l’incident du 7 décembre sur la base des nouvelles déclarations du chef de gouvernement.
Décès de Baha : Benkirane collectionne les contradictions
Il est très peu probable que Mustapha Ramid, accède à la demande des amis de Hamid Chabat. Toutefois, il y a de fortes chances que celle-ci ouvre la voie à des interventions similaires émanant des autres parties de l’opposition, notamment du PAM et de l’USFP.
Force est de constater que sur ce sujet, le chef du gouvernement n’a pas adopté une seule et unique ligne de conduite. Le 12 décembre, sous son impulsion, la direction du PJD avait sommé ses «frères» et «sœurs» d’éviter d’alimenter la polémique sur le décès de Baha et d'accepter la version officielle. Quelques jours plus tard, le même Benkirane, à l’occasion d’une réunion avec les députés de son parti, donnait une image écornée de son ami, estimant qu’il séchait les prières du vendredi et ne maitrisait pas son équilibre lorsqu’il se déplaçait.