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Grand Angle

Journée du 8 mars au Maroc : Ouf, je suis un garçon !

Femme, mère, fille, sœur, etc. La Marocaine joue plusieurs rôles pour lesquels elle est assignée dès son plus jeune âge. 24 heures ne lui suffisent pas à tout boucler… autant le dire, naître homme dans cette société a certains avantages.

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C’est un grand jour pour la Marocaine, elle va donner naissance à un bébé et fort heureusement le nom patronymique sera sauf, car c’est un garçon. D'ores et déjà sa maman fera tout pour la prunelle de ses yeux.

Couches, biberons, repas, etc. elle sait tout faire, elle veut tout faire, car à l’entendre, son papa ferait tout de travers. Il ne sait pas ou il ne veut pas. Pour éviter toute perte de temps, la wonder woman prend les rênes et exclut d’emblée le papa. Pourtant, mis à part des obligations physiologiques, en tant qu’êtres humains ils sont capables des mêmes actions.

Le petit garçon grandit et voit son papa face à la télévision, pendant que sa maman, elle, fait la lessive. Il n’y voit rien d’anormal, puisqu’à la télévision des publicités lui enseignent que sa maman est censée s’occuper de lui, de son papa, de sa grand-mère paternelle et surtout… de la maison.

Quand sa maman commence à se plaindre du manque d’aide du papa et de sa fatigue –naturellement- chronique, ce dernier monte sur ses grands chevaux et lui rappelle, que lui, il travaille toute la semaine. Et elle, que fait-elle ?

Conditionné depuis le plus jeune âge

L’enfant ne comprend pas encore grand-chose, mais sait déjà que sa maman, en tant que femme au foyer, est considérée comme ne faisant RIEN de ses journées. Pourtant, à peine ce mois-ci, elle s’est rendue seule à un mariage, des funérailles et a même accueilli sa belle-mère trois fois à l’improviste. Un rôle social réduit à un néant dans la bouche de son mari.

Quand sa maman prend cinq minutes pour appeler sa sœur dans l’espoir de trouver du réconfort, celle-ci la frustre davantage. La tante travaille et n’a pas un moment de répit. En plus de son job, elle doit aussi assurer à la maison. La maman ne trouve alors que son mari pour l’écouter.

Le papa fatigué d’entendre sa femme se plaindre de sa situation prend son manteau et fuit au café. Là-bas, il discute, débat, regarde la télévision, lit des journaux, etc. En bref, il a des occasions de plus que sa femme de s’informer et de se cultiver.

Parallèlement, le petit voit sa maman laver, nourrir, sourire et servir. Face à ce spectacle il se dit «ouf, je suis un garçon !», car inconsciemment il estime déjà que ce sera à sa future femme de faire toutes ces tâches rébarbatives et non lui.

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