La sorcellerie au Maroc peut faire perdre des têtes et … de l’argent. Croyance largement répandue, elle est encore, au XXIe siècle, une activité coutumière dans certains foyers. Que ce soit par soi-même ou par le biais d’une tierce personne, chacun y touche à sa manière.
Chaque quartier, ou presque, a sa chouafa (voyante) attitrée et reconnue pour son «efficacité» à réaliser les vœux de ses clients. A Casablanca, Sidi Abderrahmane est notamment connu nationalement pour ses pratiques et son rassemblement de voyantes.
A Fès, Rachid Zerrouki du magazine en ligne Vice.com a mené l’enquête pour en savoir un peu plus sur les «sorcières» locales.
Fatiha, la chouafa en chef
L'homme s'est rendu chez une voyante connue du quartier Hay Badr. Elle lui propose alors de lire son avenir et fait fondre quelques morceaux d’acier en chantant des incantations. Dans les formes de l’acier, dit aussi «l’doun», elle assure lire son avenir. Par la suite, elle lui propose de séduire sa bien-aimée afin qu’elle soit sienne.
Pour cela, elle réclame quelques cheveux de la jeune femme, de la peau de reptile qu’il faudra placer sous la semelle de la fille et de l’encens.
Des pratiques dangereuses
Des pratiques qui pourraient en choquer plusieurs, mais qui restent très répandues dans le pays. Au Maroc, certains remplacent une séance de psychologue par une séance chez leur voyante. N’importe quel problème peut ainsi «être réglé» grâce à la sorcellerie.
Il y a quelques jours, une jeune femme, que sa famille pensait possédée est morte suite à une séance d’exorcisme à Anza (près d’Agadir).
En septembre dernier, un procès a été ouvert à Anvers pour le meurtre de Layla, 18 ans. Etant homosexuelle, ses parents la pensaient habitée par le démon et ont fait appel à un imam qui ne devait la soigner que par la lecture du Coran. Celui-ci a utilisé des pratiques dangereuses et la jeune fille est morte, succombant à ses brûlures.
Des pratiques qui donnent une très mauvaise réputation au Maroc, et ce, dans le monde entier…