Le PJD craint que le prochain rapport du Conseil supérieur de l’enseignement recommande une intégration de la «Darija» dans le préscolaire. Les islamistes de la Lampe se mobilisent contre une telle résolution en pilonnant les positions des partisans du dialecte. Une manière pour eux de mettre davantage de pression sur l’équipe de Omar Azziman en brandissant l’épouvantail de l’instabilité qui guetterait la monarchie, si la «Darija» était officiellement introduite dans l’enseignement.
Dans une réunion interne, le secrétaire général de la Lampe n’a pas fait dans la dentelle. Il a estimé que le groupe animé par Noureddine Ayouch, également membre du Conseil supérieur de l’enseignement qui fait campagne pour le dialecte, porte atteinte «au trône» et à la «stabilité du Maroc». Or, la langue arabe est l’un des piliers de l’Etat, a-t-il martelé.
Le précédent de la constitution de 2011
Le PJDiste s’est dit, par ailleurs, surpris que les appels à intégrer la «Darija» dans le cursus préscolaire sont l’œuvre de personnes qui parlent le français. «Des personnes, a-t-il souligné, qui n’ont aucun lien avec le dossier». En revanche, elles «prétendent être des amis de sa Majesté et d’avoir des contacts avec les princes». Il a également ajouté que «par le passé, ils ont essayé de monter un conflit entre l’institution monarchique et l’amazighe, la deuxième langue des Marocains, mais sans réel succès».
La véhémence avec laquelle Abdelilah Benkirane a défendu l’arabe n’est pas sans rappeler son plaidoyer, lors de la révision de la constitution au printemps 2011. En effet, il avait poussé à ce que le texte de la loi fondamentale annonce de manière explicite et directe que l’islam est la religion de l’Etat. Il avait en outre marqué son hostilité au principe de liberté de conscience.
La suite des événements avait donné raison au PJdiste. Rebelotte quatre ans après, avec un Benkirane plus royaliste que le roi. Devant les siens, il a affirmé que le souverain est mieux placé pour savoir que ce pays est basé sur des piliers. Et la langue arabe, selon lui, en fait évidemment partie.