«Un chibani marocain a finalement été relogé définitivement», assure ce vendredi à Yabiladi le Consul général du Maroc à Paris, El Ouafi Boukili Makhoukhi. Ce retraité marocain est ainsi le premier à être relogé parmi les 33 chibanis qui ont été expulsés de l’hôtel parisien du Faubourg Saint-Antoine qu’ils occupaient depuis des années.
Pour rappel les chibanis avaient reçu un arrêté d’expulsion le 15 décembre dernier. Mais les vieux retraités ne voulaient pas quitter leurs chambres de 20m2, qu’ils louaient mensuellement à 520 euros, avant d’avoir une solution de relogement définitive. Ils ont finalement été évacués, hier, jeudi 19 février.
M. El Ouafi Boukili, qui a suivi ce dossier, indique qu’une association a offert aux 33 chibanis des logements temporaires dans le 13ème arrondissement de Paris «avec tout le confort sanitaire qui s’impose», précise-t-il à Yabiladi assurant les avoir rencontrés à plusieurs reprises. «Après l’expulsion, je suis allé vérifier que les conditions sanitaires dans ces logements étaient respectés, et c’était le cas», nous affirme le Consul général du Maroc à Paris.
Il assure également que la ville de Paris a pris en charge les cas des six chibanis marocains et c’est ainsi que le premier vient d’être relogé en priorité pour des raisons de santé. Le dossier d’un autre est en cours de traitement. Ce dernier devrait également se voir offrir une solution de logement définitif dans les prochaines semaines, indique le représentant diplomatique. D’après lui, la mairesse de Paris se serait engagée auprès des chibanis pour leur trouver à tous des logements définitifs. «Ils m’ont dit qu’ils en étaient satisfaits», confie M. El Ouafi Boukili.
Tout un week-end sans habits de rechange, sans médicaments…
Cependant, un événement survenu ce vendredi pourrait venir un peu noircir ce sentiment de satisfaction, car plusieurs chibanis risquent de passer le week-end sans rasoir, sans tenues de rechanges et sans médicaments. En quittant l’hôtel jeudi, ils y avaient laissé tous leurs effets personnels. Venus aujourd’hui pour les récupérer, l’accès à l’enceinte de l’hôtel leur a été interdite, révèle le Courrier de l’Atlas dans un reportage vidéo publié sur sa page Facebook. Ils ont passé deux heures devant l’entée du bâtiment attendant en vain que l’on soit sensible à leur cause. On leur a recommandé de repasser lundi. «On ne pourra même pas cuisiner. On sera obligé d’aller manger à l’extérieur et dépenser encore de l’argent», ont confié trois d’entre eux, la mine empreinte de déception.