Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres est convaincu que l’anglais est la solution aux problèmes du système scolaire marocain. Lahcen Daoudi a indiqué, à Rabat, que son département est en train de travailler sur des programmes à même d’assurer, à moyen terme, une forte présence de la langue de Shakespeare dans les universités marocaines, notamment dans les matières scientifiques.
Daoudi : «l’anglais est la langue de la science»
Le PJDiste s’est dit persuadé que le développement de la recherche scientifique dépend en grand partie de l’usage de l’anglais. Un objectif qui ne peut être atteint qui si l’anglais devient obligatoire tout au long du cursus scolaire. Actuellement, son apprentissage, dans l’enseignement public, se limite au secondaire. En revanche dans le privé, cette langue accompagne les élèves dès le primaire mais son enseignement est limité à quelques heures par semaine.
Selon Daoudi, c’est le remède efficace aux graves maux de l’enseignement au Maroc, ajoutant que la réforme du secteur exige que toute une génération d’élèves apprenne à lire et à écrire en anglais, «la langue de la science», précise le ministre. Un tel projet pourrait être aussi aidé par une meilleure implication des pays anglophones, notamment via des accès à leurs grandes écoles plus faciles pour les étudiants marocains et par une révision à la hausse des bourses accordées. Il faudra, en tout cas, un travail de longue haleine et surtout une réelle volonté politique de la plus haute autorité du pays pour privilégier l’anglais au détriment du français.
Le débat sur la darija éclipse celui sur l’anglais
Pour le moment, aucun signe ne montre que le royaume s’achemine vers un bouleversement de l’ordre établi au lendemain de l’indépendance. C’est une question même loin d’être prioritaire pour la classe politique qui a les yeux rivées sur le débat sur la place de la darija dans l’enseignement préscolaire. Il s’agit d’ailleurs d’un autre sujet de confrontation entre le lobby francophone, très influent au Maroc, et le groupe des associations, partis et intellectuels grands partisans de la langue arabe. Le PJD en est, d’ailleurs, son fer de lance.
Le week-end dernier, le chef du gouvernement, devant les siens, avait souligné que le recours à la darija est «une ligne rouge à ne pas franchir». Même son de cloche auprès de Lahcen Daoudi. Le ministre de l’Enseignement supérieur estime que le débat sur le dialecte marocain est complètement inutile.