Depuis l’arrestation de Mustapha Salma mardi 21 septembre, il n’y a plus de nouvelles claires sur son sort. Seule information qui a percée : il serait en détention quelque part dans ce que le Polisario appelle les «territoires libérés», c'est à dire à l'est du mur de sable. Ce que l’ancien dirigeant du Polisario avait craint avant son départ pour les camps s’est réalisé. Il avait expliqué publiquement qu’il était inquiet pour sa sécurité lors de ce retour dans les camps, où il voulait exprimer et expliquer son soutien pour le plan d’autonomie pour le Sahara. Et il a effectivement été arrêté, sans d’ailleurs que des journalistes marocains aient pu couvrir cette arrestation. Les deux journalistes envoyés par le journal Assahrae al Ousbouiya à cet effet ont eux-mêmes été séquestrés et ont été renvoyé au Maroc mercredi 22 septembre.
Depuis, les messages de soutien à Mustapha Salma et les protestations contre cette arrestation s’accumulent, au Maroc mais aussi à l’international. Lors d’un point presse à l’issue de la réunion du Conseil du gouvernement, Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement s’est également exprimé à ce sujet.
«Nous ne tomberons pas dans le piège du juridisme facile», aurait affirmé M. Naciri selon la MAP. Mustapha Salma serait aujourd’hui «sous le magister politique, juridique et administratif de l'Algérie», aurait-il ajouté. Pour poursuivre avec une phrase surprenante : «Il y a une ligne de démarcation depuis le cessez-le-feu de 1991 et il y a le territoire marocain, le reste c'est le territoire algérien».
L’intention semble claire : déjouer les possibles tentatives de l’Etat algérien de se retrancher derrière la seule responsabilité du Polisario. Rappelons-le, Mustapha Salma aurait été arrêté dans les territoires sous contrôle du Polisario ce qui le plaçait en dehors du territoire et de la législation de l’Etat algérien.
Mais pour établir tout de même la responsabilité de l’Algérie dans l’arrestation, M. Naciri a tenu des propos quelque peu énigmatique. Qu'entend-il par ligne de démarcation ? Est-ce le mur de sable hérigé par le roi Hassan II ou bien les frontières légales englobant tout le territoire appelé Sahara occidental ? On ne peut imaginer que le ministre parle du mur de sable car cela signifierait tout simplement que le Maroc vient de reconnaître l'appartenance du 1/3 du territoire du Sahara marocain au Polisario et à l'Algérie.