Hicham Bouchti, l’ancien membre des forces auxiliaires, qui vit en Belgique après des années en Espagne, publie un nouveau fichier sur une probable collaboration entre la DST marocaine et la direction d’AQMI.
Contrairement à ses allégations concernant Mohamed El Fizazi, il n’a pas opté pour les réseaux sociaux pour la diffusion de son «scoop». Cette fois, son «choix» s’est porté sur le journal algérien Echourouk pour distiller ses «révélations». Il faut d’ailleurs rappeler que Bouchti et son parti de la jeunesse démocratique marocaine sont très redevables au voisin de l’est. Les actions du PJDM bénéficient en effet d’une large couverture de la presse algérienne.
Selon Bouchti, le chef d’AQMI serait un agent de la DST !
Le «document», adressé au «conseiller des affaires sécuritaires du roi du Maroc», un poste qui n’existe pas, avance qu’en mai 2011 cinq officiers de la division antiterroriste au sein de la DST auraient pris langue, dans un hôtel de la ville de Nouadhibou en Mauritanie, avec trois membres influents d’AQMI. Selon la version de Bouchti, il s’agirait de Abdelmalek Droukdel, le chef de l’organisation, Nabil Makhloufi et Jamel Okacha, celui-ci est donné pour mort depuis 2012. Les trois hommes seraient même des agents de la DST, selon ledit fichier.
Le choix du lieu de la rencontre, à quelques centaine de mètres du siège du consulat marocain, est censé accréditer les thèses de Bouchti. Sauf qu’en mai 2011, l’ex-agent des forces auxiliaires avait d’autres chats à fouetter. La justice espagnole continuait de rejeter ses demandes pour légaliser son séjour. Un refus qui l’avait contraint, en 2013, à tenter sa chance en Belgique.
Le «document» soutient que la délégation sécuritaire du royaume aurait convaincu celle d’AQMI de mener des attaques sur le Sahara oriental, le territoire revendiqué depuis des années par le parti de l’Istiqlal, et de donner des informations sur les Marocains qui auraient rejoint Al Qaïda au Maghreb islamique.
C’est la première fois qu’un média algérien avance des liens entre AQMI et le royaume. Auparavant, il était, plutôt, question de relations avec le MUJAO (mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest). C’est cette organisation qui avait revendiqué l’enlèvement, en décembre 2011 dans les camps de Tindouf, de trois coopérants européens : deux Espagnols et une Italienne.