Des membres de la Coordination nationale des associations amazighes, ont pris langue avec Gonzalo Donaire et l’eurodéputé Teresa Rodríguez, deux représentants de Podemos, la formation qui a le vent en poupe en Espagne. Du côté marocain, il y avait Rachid El Hahi, le chef de la CNAA, Ahmed El Moussaoui et Sami El Mourabiti, le président de l’association Tamazgha/Madrid.
La réunion, qui intervient suite à une demande exprimée par la partie marocaine, ne revêtait aucun caractère officiel. Elle a eu lieu dans un simple café à Madrid, indiquait, hier, Rachid El Hahi, le chef de la CNAA, à l’agence EFE. «C’est la première fois qu'une délégation de la CNAA (une entité qui a vu le jour en 2013, ndlr) rencontre une formation politique espagnole en vue de lui exposer la situation des amazighs et leurs revendications tant au Maroc qu’en Afrique du nord», a-t-il souligné.
Et d’ajouter que ses interlocuteurs étaient «bien informés» sur les réalités du royaume et dans tout le Maghreb. Preuve en est la création au sein de Podemos d’une structure dédiée exclusivement à la région, justement confiée à l'eurodéputée Teresa Rodríguez. Les discussions n’ont pas abordé la question du Sahara occidental, précise EFE.
Une autre version des circonstances de la réunion
Dans des déclarations à Yabiladi, Rachid Bouksim, un militant amazigh d’Agadir, apporte une autre version différente de celle diffusée par l’agence de presse espagnole. Selon lui, Rachid El Hahi s’est déplacé dans la capitale espagnole pour prendre part à une conférence initiée par des ONG rifaines, à laquelle étaient invités les deux membres de Podemos. Et d'avancer l'hypothèse qu’El Hahi, enseignant à l’université Iben Zohr à la capitale du Sous, serait en France. Yabiladi a tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec El Hahi, sans succès.
Par ailleurs, le fil des contacts entre les associations berbérophones marocaines et les Espagnols, notamment les Catalans, ne s’est jamais rompu. Avant la dissolution du parti démocratique amazigh en 2008, des têtes d’affiche de la formation avaient effectué de fréquents voyages dans ce pays. Il en est de même pour des représentants du Congrès mondial amazigh.