Cette semaine est incontestablement riche pour les acteurs de la finance islamique au Maroc. Alors que débutait hier le Forum africain de la Finance islamique à Casablanca, une autre bonne nouvelle est tombée : la publication au Bulletin officiel de la tant attendue loi réglementant la finance participative (Appellation plus générique pour finance islamique) au Maroc. L'annonce a été d'ailleurs relayée en directe par l'organisateur du Forum et a suscité les vifs applaudissements de l'assistance composée d'acteurs bancaires de plusieurs pays, de responsables institutionnels, d’experts, et d’éditeurs de solutions informatiques spécialisées en finance islamique.
Le Maroc content d'accueillir cette 6ème édition du Forum africain de la finance islamique souhaite à la fois profiter de l'expérience des autres pays (Tunisie, Algérie, Mauritanie, Sénégal...) mais ambitionne également la place de hub pour la sous région. Pour cela, Casa Finance City, la forte présence des banques conventionnelles marocaines en Afrique et peut-être également les liens étroits entre le Maroc et certains pays du Golfe, sont autant d'atouts pour le Royaume chérifien.
Du Maroc à l'Afrique
La banque islamique Zitouna après son succès en Tunisie a également des velléités d'expansion dans la région, selon un de ses fondateurs, espérant profiter de l'avance que la Tunisie a en la matière sur le Maroc. Réaction presque immédiate de Youssef Baghdadi, président du Directoire de Dar Essafaa Litamwil. En substance, après son déploiement au Maroc, la filiale d’Attijariwafa Bank compte aller sur les marchés naturels où sont implantées les filiales africaines du groupe.
C'est ce que nous confirme, sous couvert d'anonymat, un expert international dans le secteur de la finance islamique. "Les trois principales banques marocaines (Banque Populaire, BMCE et Attijariwafa Bank) ont préparé avec minutie, le lancement de la finance participative au Maroc et comptent s'appuyer tout naturellement sur leur important réseau dans les différents pays d'Afrique". Il ajoute que pour lui "les banques marocaines sont prêtes et certaines se sont même associées à des acteurs internationaux".
Mais avant de partir à la conquête d'autres pays, il faudra évidemment transformer l'essai au Maroc. La concurrence d'acteurs importants de la finance islamique, notamment des pays du Golfe, peut être perçue comme une menace tant par leur légitimité historique que par leur surface financière.