Zineb El Rhazoui ne compte pas céder face à ceux qui s’opposent à la liberté d’expression et à la laïcité. La journaliste franco-marocaine de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a revendiqué le droit au blasphème lundi, lors de son passage à Montréal (Canada), où elle tenait une conférence de presse.
«[Il faut] sanctuariser la liberté et le droit au blasphème», revendique-t-elle, ajoutant que c’est la frontière entre la civilisation et la barbarie. «L’intégration, pour nous, à Charlie Hebdo, c’est aussi le fait que l’islam soit traité de la même façon que les autres religions dans ce pays», explique la franco-marocaine citée par le JournaldeMontréal. «On est civilisés quand on a le droit à la liberté d'expression qui inclut aussi le droit de blasphémer et de ne pas se soumettre aux limites du sacré que nous imposent les religions».
«Que l’Islam accepte le sens de l’humour…!»
Poursuivant son combat pour le droit au blasphème, elle estime qu’il faut être en phase avec les lois des pays dans lesquels on vit. «…il ne faut pas accepter que certaines personnes issues de communautés religieuses soient régies par des lois qui leur sont propres, plutôt que par les lois communes du pays où ils vivent».
La journaliste, qui devait prendre part à une soirée de soutien à Charlie Hebdo à Montréal en compagnie de plusieurs artistes et personnages politiques ainsi que de nombreux membres des médias, a également fait savoir que l’islam doit être traité au même niveau que les autres religions. «Que l'islam accepte aussi le sens de l'humour et que l'islam cohabite en fait, qu'il se plie à la laïcité parce que la laïcité c'est l'unique modus vivendi qui permet à une société où il y a des gens d'horizons différents de cohabiter ensemble dans la paix».
«Si certains nous font croire que la laïcité sera un danger pour la liberté de culte, je rappelle que les pays qui ne sont pas laïcs ne permettent pas la liberté de la religion», indique la journaliste. Au Maroc, même si elle a reçu beaucoup de soutiens notamment de la part de certains élus, Zineb El Rhazoui, n'est toutefois pas épargnée par certaines personnes. Lors de la manifestation des salafistes dimanche à Tanger, elle a fait l'objet de plusieurs messages indirects incitant à sa mort.