France : Sarkozy, Tesson et Morano, pressés de tirer sur les immigrés et les musulmans

L’appel à éviter l’amalgame ne semble pas avoir fonctionné, du moins pas assez longtemps. A moins d’une semaine après l’attentat de Charlie Hebdo, alors que les politiques et les médias mettaient en garde contre les amalgames, certains impatient d'en découdre se sont rués devant les micros pour exposer le fond de leur pensée.

Sarkozy : «La question de l’immigration fera l’objet d’une réflexion approfondie»

C’est le président de l’UMP Nicolas Sarkozy qui a ouvert le bal ce lundi. Invité sur RTL, il a salué la mobilisation des Français autour du drame de Paris avant d’aborder l’immigration en France : «la question de l’immigration, la question de l’islam sont clairement posées», a-t-il introduit précisant qu’il s’agit «de l’islam de France, car nous ne voulons pas d’un islam en France». «La question de l’immigration fera l’objet d’une réflexion approfondie, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça. D’après l’ex-président de la République la venue des étrangers en France n’implique pas forcément le terrorisme mais «complique les choses». «Cette immigration qu’on a tant de mal à réguler crée la difficulté de l’intégration, la difficulté de l’intégration créé le communautarisme et à l’intérieur du communautarisme peuvent se glisser des individus comme ceux que nous avons vu», argue-t-il faisant allusion aux frères Kouachi. «L’intégration ne marche plus, nous avons un problème pour gérer un certain nombre d’individus sur notre territoire national», a-t-il ajouté.

Quant aux solutions, M. Sarkozy pense que le France devrait expulser «tout imam qui tiendrait des propos non-conformes aux intérêts de la République». En outre, «quelqu'un qui part 6 mois faire le jihad, on n'a pas à le récupérer chez nous», a-t-il affirmé parlant des jeunes revenant de Syrie notamment.

Tesson : «D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans?

Invité sur Europe 1 hier, mercredi, pour un débat sur la laïcité et les établissements scolaires religieux, le journaliste et chroniqueur français Philippe Tesson est également sorti des rangs de l’unité nationale, abordant la question de l’islam en France. «D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit ça ? Et ben moi je le dis !», a-t-il déclaré. «C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire quoi !», a-t-il insisté, s’adressant au journaliste qui se demandait si ses propos n’étaient pas un peu trop violents.

Morano : «Les vrais musulmans de France mangent le porc»

Au cours de la même matinée, l’UMPiste Nadine Morano en a rajouté une couche sur iTélé. Après avoir remis sur la table le sujet de la burqua, l’élue de droite va sortir sa propre définition du «vrai musulman de France». Elle a relaté son échange avec un chauffeur de taxi musulman qui lui aurait dit que ses enfants mangent le porc à l’école. Une chose que l’eurodéputé a félicité affirmant : «c'est ça les vrais musulmans de France. C'est ceux qui respectent nos traditions, notre culture, notre République, qui s'intègrent parfaitement et qui sont intégrés».

Les musulmans réagissent

Ces déclarations n’ont pas laissé les musulmans de marbre. Sur Facebook, la célèbre restauratrice d’origine marocaine Fatema Hal qui a personnellement côtoyé – avec beaucoup d’admiration - Philippe Tesson estime que l’intellectuel a «la mémoire courte». «Les Musulmans, l'islam. C'est aussi l'algèbre, la médecine, la renaissance, la traduction des philosophes grecs ... Mais aussi les parfums, le café en Europe qui bouleversa les habitudes. Les épices qui nous ouvraient les portes de l'orient et enrichissait l'Occident et bien d'autres choses encore. Monsieur Tesson vous utilisez presque 500 mots d'emprunt arabes dans votre langage», a-t-elle rappelé sur sa page.

A la définition du «vrai musulman» par Nadine Morena, Supremz, un lecteur de Metro News coupe court : «un musulman qui mange du porc n’en est plus un. Il ne peut plier à ce point et ne plus respecter les devoirs de sa religion. Dans ce cas là, parlez d’Arabe ou d’Africain et non musulman».