L’actuel chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est le Premier ministre préféré des Marocains. C’est ce que révèle en tout cas l’enquête réalisée par le bureau d’études Sunergia en partenariat avec L’Economiste et dont le journal économique a publié les résultats dans son édition de ce mardi 6 janvier.
Très loin devant Abass El Fassi et Driss Jettou
Sur l’ensemble des personnes interrogées par téléphone, les réponses complètes de 1 004 sondés, représentant la population en âge de voter et issus des différentes couches sociales, ont été exploitées. Ainsi sur l’ensemble des premiers ministres qui ont dirigé le pays, Abderrahman El Youssoufi est l’un de ceux dont les Marocains gardent le bon souvenir, si bien que 12 ans après son départ du gouvernement, 24% de la population – jeunes comme plus âgés, les femmes encore plus que les hommes - l’apprécient encore.
Driss Jettou lui, séduit encore 16% des Marocains, beaucoup plus des couches sociales aisés et des industriels. Ils gardent à l’esprit le souvenir de son engagement économique. Celui par contre dont très peu souhaitent parler c’est Abass El Fassi. Seuls 7% des électeurs l’apprécient. Il est vrai que pendant son mandat déjà, l’ex-premier ministre essuyait de nombreuses critiques pour sa manière de gouverner. En 2013 il faisait encore parler de lui au moment où éclatait l’affaire du poste fictif occupé par son fils à la SNRT depuis des années.
Mais à côté de ces frasques, il semble qu’Abdelilah Benkirane soit tombé à pic pour réconcilier le peuple avec la tête du gouvernement. Comparé à ses prédécesseurs en effet, 37% des Marocains se disent satisfaits de lui.
Le travail du gouvernement Benkirane satisfait plus ou moins les Marocains
Globalement, le travail de son équipe est plus ou moins apprécié. La sécurité, les grands chantiers (routes, autoroutes), la promotion féminine sont les dossiers dont les avancés sont les plus acclamées par les électeurs avec respectivement 72%, 67% et 64% de satisfaits.
Par contre Benkirane et son équipe doivent encore travailler dur dans la lutte contre la corruption, dossier sur lequel 62% de la population estime que le gouvernement n’est pas sur la bonne voie. D’autres points sont peu appréciés par les électeurs. Il s’agit notamment de la réduction de la compensation du carburant avec 58% des Marocains non satisfaits, tandis que 25% seulement approuvent. De gros efforts de la part de l’équipe gouvernementale sont également attendus au niveau de l’éducation, l’emploi, la santé, la justice et la gestion des finances publiques.
Louardi, le ministre le plus populaire du gouvernement
Concernant les ministres de Benkirane, les résultats de l’enquête montrent que celui de la Santé, El Houssaine Louardi est le plus apprécié, et ce par toutes les couches socio-économiques. Il est directement suivi du ministre de l’Equipement et du transport Aziz Rebbah. Mustapha Ramid (Justice) et Aziz Akhanouch (Agriculture) leur emboîtent le pas, avec la particularité de plaire aux «gens les plus aisés», selon les termes de l’Economiste.
Par ailleurs, 18 ministres et ministres délégués avec une côte de popularité zéro. Il s’agit entre autres du ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Investissement et de l’Economie numérique Moulay Hafid Elalamy, le ministre délégué des Affaires générales et de la Gouvernance Mohamed Boulif, ou encore le ministre chargé des MRE et des Affaires de la migration, Anis Birou.
Benkirane pourrait facilement briguer un second mandat
D’après l’enquête, 48% des électeurs souhaitent le maintien d’Abdelilah Benkirane à la tête du gouvernement après les prochaines élections, «soit onze points de plus que ceux qui veulent le voir partir», précise la même source. Cette frange de la population pro-Benkirane est majoritairement composée des jeunes adultes, des milieux urbains et généralement issus des couches sociales moyennes. En outre, 53% des sondés estiment que l’actuel Premier ministre «dirige bien le gouvernement et approche bien les problèmes des Marocains».
C’est donc un Abdelilah Benkirane plutôt apprécié des Marocains qui est actuellement aux commandes de la gestion du royaume. Sa côte de popularité auprès des électeurs laisse croire que l’actuel premier ministre peut facilement briguer un second mandat, d’autant plus que l’opposition ne fait pas le poids quand un Hamid Chabat (Istiqlal) n’est apprécié que de 11% des Marocains et un Driss Lachgar (USFP) qui ne plait qu’à 7% de la population, les autres leaders politiques s’en sortant avec une cote de popularité établit sous la barre des 5%. A noter que, selon les précisions de L’Economiste, ces scores peuvent être divisés par quatre si l’on ne considère que les Marocains résidents qui ont l’âge de voter.