Les forces de l’ordre ont dispersé, hier-après midi à Casablanca, une marche de solidarité avec les victimes des dernières inondations. Une centaine de personne avait répondu à l’appel d’une association politique amazighe : «Tawada». Avant même le lancement de la protestation à partir du célèbre centre commercial Derb Omar, différents corps de la sûreté s’étaient déployés en nombre important.
«La police a interpellé des membres de l’ONG et saisi des drapeaux amazighs et des banderoles», nous confie une source proche du dossier. Les arrestations ne sont pas trop prolongées au siège de la wilaya de la sûreté de la métropole. Après environ deux heures d’interrogatoires, les personnes interpellées ont été libérées. En revanche le recours à la matraque «a fait une dizaine des blessés dans les rangs des manifestants, transportés à l’hôpital Ibn Rochd», affirme la même source.
Les autorités agissent de manière sélective
La dispersion de la marche par la force a contraint quelques éléments de «Tawada» à s’éparpiller dans les zones mitoyennes de Derb Omar pour continuer à protester par petits groupes. Mais les rassemblements n’ont duré que quelques minutes. L’un des policiers et des mokhaznis ont été alertés par les slogans ont décidé d’intervenir. Ce jeux du chat et de la souris se sont poursuivis jusqu’à 19 heures.
L’intervention contre la marche de Casablanca n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé il y a deux semaines à Rabat. Le 11 décembre, une caravane humanitaire en direction de Tiznit, Sidi Ifni et Guelmim, constituée d’un autocar et de trois camions transportant des aides et des vivres pour les sinistrés, a été interdite par les autorités de la capitale. L’initiative d’avocats, de fonctionnaires du ministère de la Justice et d’étudiants a été vite avortée.
En revanche, d’autres formes de solidarité avec les victimes des dernières inondations ont pu atteindre leurs objectifs sans souffrir du moindre problème avec les représentants de l’Administration territoriale.