Ils étaient plus de 17 000 personnes à défiler lundi 22 décembre dans les rues de Dresde pour réaffirmer leur opposition à ce qu'ils appellent l’«Islamisation de Europe». Le mouvement Pegida, «Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident» a de nouveau réuni des milliers de partisans pour évoquer son refus de l’Islam en Occident. Déjà, en début de semaine dernière, il avait rassemblé 15 000 personnes dans les rues de la capitale de Saxe, un Land situé en ex-Allemagne de l'Est.
12 000 contre manifestants à Munich
Mais si l’appel de Pegida a reçu un écho favorable (2 500 participants de plus en une semaine), plusieurs contre manifestants se sont également mobilisés pour s’opposer à leur idéologie anti Islam. Ainsi, 4 500 contre-manifestants (6 000 lundi dernier) ont répondu à l'appel de l'alliance «Dresde sans nazis», selon la police allemande. En plus, quatre cents personnes se sont réunies dans une église pour une prière de la paix œcuménique, rapporte l’agence DPA.
En outre, à Munich, ils étaient plus de 12 000 à vouloir barrer la route à Pegida, qui gagne pourtant en popularité ces derniers temps. Né en octobre dernier, Pegida est soutenu par un jeune parti populiste contre l'euro «Alternative pour l'Allemagne» (AfD). Le mouvement organise chaque semaine des «Manifs du lundi», des mouvements de foule calqués sur le modèle de ceux qui ont largement contribué à la chute du mur de Berlin en novembre 1989.
Le patronat accueille à bras ouvert les refugiés
Mais l'actions des groupes anti musulmans ne laissent pas insensibles autorités politiques et certains patrons allemands. En réaction aux manifestations de Pegida, le patronat a rappelé que l’Allemagne accueille à bras ouverts les refugiés et les immigrés. «Nous sommes depuis longtemps un pays d'immigration et nous devons le rester», a indiqué Ulrich Grillo à DPA relayée par l'AFP. «Je me distancie très clairement des néonazis et des racistes qui se rassemblent à Dresde et ailleurs», a-t-il ajouté.
Même la chancellière Angela Merkel s'est opposée lundi dernier, selon l'AFP, à ces manifestations de Pegida, estimant qu'il n'y avait pas de place à la discrimination et la haine en Allemagne.