Tanger a été le lieu de nouvelles arrestations dans les milieux salafistes. Ce matin, le ministère de l’Intérieur a annoncé que des investigations menées par des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire et la DGST ont permis le démantèlement d’une «brigade de la vertu». Celle-ci est composée de cinq membres, très actifs dans l’arrondissement de Béni Makada, connu pour être un haut lieu du salafisme dans la ville du Détroit.
Le texte du département de Mohamed Hassad affirme que les prévenus, grands partisans de l’application de la charia, sont soupçonnés d’avoir pris part et d’avoir exécuté des «jugements» sur des Marocains qu’ils considéraient peu respectueux de la loi islamique. Et pour cela, ils n’auraient pas hésité à utiliser des armes blanches et des bâtons pour selon eux promouvoir la vertu et prévenir le vice.
Augmentation du nombre d’interpellations
L’arrestation annoncée aujourd’hui par le ministère de l’Intérieur est déjà la troisième du genre en l’espace de trois mois. Cela atteste de la multiplication des actions des adeptes de l’ «autoproclamée police de la vertu» à Tanger. Au cours du mois de septembre, les différents services de sûreté ont réussi à interpeller dix salafistes, au cours de deux opérations distinctes, toujours dans des quartiers de Béni Makada.
Parallèlement à ces actions, le ministère des Affaires islamiques tente de circonscrire l’influence des salafistes en procédant à la fermeture de quelques lieux de culte de la périphérie de Tanger. On peut citer l’exemple de celui situé au quartier Ryad fermé pour des raisons «politiques». Ces opérations contre les milieux salafistes à Tanger devraient se poursuivre. La capitale du Nord, et notamment l’arrondissement de Béni Makada, est depuis des années le point de chute des adeptes du courant wahhabite.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur annonce que les cinq présumés extrémistes seront déférés devant la justice une fois l’enquête menée sous la supervision du parquet terminée.