C’est aujourd’hui que s’ouvre au tribunal de première instance de Tiznit le procès de Mohamed El Ouahdani, l’ancien président du conseil communal de Sifi Ifni. Il est derrières les barreaux depuis lundi. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas en raison d'une éventuelle responsabilité dans la gestion des inondations qui ont frappé la région le mois dernier.
Son arrestation s’est produite à Agadir alors qu’il s’apprêtait à participer à une émission sur une radio privée. Elle serait due à des considérations politiques, aggravées par de profondes divergences, étalées sur la place publique et les réseaux sociaux, avec le gouverneur de la province, le sahraoui Saleh Dahha, nommé à ce poste en janvier dernier. Quelques semaines plus tard, ce dernier limogeait El Ouahdani. Depuis les relations entre les hommes se sont nettement détériorées.
Sidi Ifni, région non-autonome ?
Immédiatement après son interpellation, la justice a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Depuis, il est détenu à la prison de Tiznit. L’ex-président du conseil municipal de Sidi ifni est poursuivi pour : «désobéissance», «participation dans un attroupement armé», «violence contre un corps constitué», «incitation à un attroupement armé», «diffusion de fausses nouvelles et faits» et «détérioration de véhicules publiques». De lourdes accusations liées aux affrontements, du 6 novembre, entre des jeunes et les forces de l’ordre.
Au lendemain de ces incidents, El Ouahdani annonçait l’ «échec» de toutes les tentatives de normalisation avec le pouvoir centrale, déplorant les promesses non-tenues du développement de la province. Il a appelé à une "internationalisation" des revendications de la capitale des tribus d’Aït Baâmrane. Et de surenchérir que le dossier de Sifi Ifni figurerait sur l’ordre du jour de la 4ème commission des Nations Unies des régions non-autonomes. Et pourtant le traité de Fès du 4 janvier 1969 signé entre Rabat et Madrid, avait scellé la récupération du Maroc de Sidi Ifni. Des propos qui ne sont pas sans rappeler l’initiative, au printemps 2012, de quelques jeunes de la ville qui avaient adressé une lettre au Juan Carlos sollicitant la protection de l’Espagne.
Mohamed El Ouhadani compte déjà une condamnation de dix mois de prison pour son implication dans les événements tragiques du 7 juin 2007. Le procès a été reporté au 25 décembre.