La Fédération royale de football refuse d’endosser la responsabilité du naufrage de l’organisation du Mondial des clubs. C’est le message martelé, hier soir, par le président du Moghreb de Tétouan, lors d’une émission sportive diffusée sur la chaîne Medi1 TV. Abdelmalek Abroune, membre du bureau fédéral, pointe du doigt la responsabilité du ministère de la Jeunesse et des Sports et la société maîtresse de l’œuvre qui a importé le gazon d’Espagne, exigeant de déterminer les responsabilités et rendre des comptes. En revanche, de son côté, le ministre n’a pas trouvé meilleure excuse que celle de la pluie venue gâcher la fête du football mondial.
220 millions de dh partis en fumée
Le complexe sportif Moulay Abdellah de Rabat avait été fermé, depuis décembre 2013, pour la réalisation de travaux de rénovations afin qu’il soit aux normes de la FIFA et abriter la fameuse CAN qui n’a pas eu lieu. Pendant plus de six mois les équipes des FAR et du FUS étaient contraintes d’évoluer loin de leurs bases traditionnelles, respectivement à El Jadida et dans un terrain de la capitale qui servait, auparavant, pour ses entrainements.
Ce qui laisse entendre qu'un dysfonctionnement a eu lieu dans les travaux de mise aux normes, c'est qu'il a suffi de jouer trois matches et de quelques millimètres de pluie pour le rendre impraticable au football. Le coût global de toute cette opération de lifting ratée avoisine les 220 millions de dh.
Dès hier, la tutelle a annoncé l’ouverture d’une enquête à laquelle participerait les ministères de l’Intérieur et des Finances. Aujourd’hui, des informations font état des premières sanctions. Le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et le directeur de la direction des sports ont été sommés de rester chez eux en attendant la fin de l’enquête. Deux hommes qui étaient jusque là réputés proche du ministre. A moins que cela ne soit qu'un moyen de laisser passer l'orage ?