L’examen du budget du ministère des Affaires étrangères en commission à la Chambre des conseillers a donné l’occasion à Salaheddine Mezouar d’aborder la question du Sahara occidental. Devant les conseillers, le ministre a réitéré sa détermination de poursuivre une diplomatie offensive contre l’Algérie, promettant de présenter, tout au long de l’année 2015, suffisamment de preuves attestant de l’implication de l’Algérie dans le conflit.
Sur ce point, le Maroc n’a pas encore réellement réussi à convaincre les Nations Unies et certaines puissantes internationales de la responsabilité du voisin de l’Est dans le différend territorial. Celles-ci croient encore que l’affaire concerne essentiellement le Maroc et le Polisario. Néanmoins, la teneur des propos de Mezouar marque une rupture avec la ligne de conduite menée par son prédécesseur, Saâdeddine El Otmani (03/01/2012 - 10/10/2013) à l'égard du voisin de l'Est.
La version de Mezouar sur les fuites de documents confidentiels
Le ministre a été également interpelé par les sénateurs sur la position du royaume, à quelques mois de l’échéance de l’adoption par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Mezouar s’est montré optimiste quant à l’issue des discussions d’avril 2015, arguant que la diplomatie marocaine vit de meilleurs moments. Ce qui, selon ses dires, n’est guère le cas pour l’algérienne.
En dépit de ce message très rassurant du ministre des Affaires étrangères, les conseillers ne se sont pas privés d’aborder l’affaire des fuites de documents confidentiels ceoncernant justement le Sahara sur le compte twitter d'un certain "Chris Coleman". Dans sa réponse, Salaheddine Mezouar s’est contenté d’accuser les services de renseignements algériens d’être derrière toute l’opération sans donner davantage de détail sur l’impact de telles révélations sur la diplomatie. Pour autant, le RNIste n’a pas promis l’ouverture d’une enquête interne en vue de déterminer l’origine des fuites et les éventuelles complicités.
Bizarrement, jusqu'à présent les députés et les sénateurs prennent le soin d'éviter d'aborder l'affaire lors des sessions des questions orales qui se tiennent le mardi.