Affaire Mickey (suite) : Walt Disney suspend sans salaire Imane Boudlal

La mise sur pied d’Imane Boudlal a été confirmée par son syndicat, Unite Here Local 11. La Marocaine de 26 ans, qui travaille depuis 2 ans et demi comme hôtesse dans un restaurant du premier groupe mondial de divertissement, s’était rendue il y a peu à son travail avec sa tête couverte. C’est ainsi que son patron lui a proposé 3 choix : ôter son foulard, aller travailler dans un endroit où elle ne serait pas vue du public, ou tout simplement retourner chez elle.

Reconnaissant son droit de couvrir sa tête au travail, Imane a porté plainte, avec l’aide d’Unite Here Local 11, la semaine dernière contre son employeur.

D’après la porte-parole de Disneyland, Suzi Brown, l’entreprise a offert à Mme Boudlal, la possibilité de faire son service avec son voile hors de la vue du public et tentait de trouver un compromis, afin qu’elle couvre sa tête de façon compatible avec son uniforme d'hôtesse. Car le code vestimentaire de Disneyland interdit à un employé de la distribution ou occupant un poste incluant des contacts directs avec le public, de porter des vêtements qui ne font pas partie de son uniforme, ou d’avoir des signes religieux, a précisé Suzi Brown.

Ainsi comme options, Imane Boudlal avait le choix entre garder sa tête couverte tout en restant en coulisse, ou accepter un voile made-in Disney, incluant un chapeau. D’après Suzi Brown, il a même été proposé à Mme Boudlal 4 autres postes : 3 positions au téléphone et le dernier en boulangerie. Tous étaient payés au moins autant que ce qu’elle faisait au Grand Californian Hotel.  Imane a donc été suspendue après avoir refusé toutes ces offres dites de «coulisses».

La jeune femme a justifié son refus parce qu’elle ne veut pas être dans une position «humiliante» et «embarrassante». «Je ne suis pas un personnage dans un rôle, je porte seulement un uniforme», a déclaré Imane Boudlal. Elle a confessé également être prête à accepter une «simple et décente» alternative de la part de Disney.  Comme un «foulard avec un logo de Disney» par exemple. Mais elle n'est pas disposée à exécuter un travail de coulisse  car elle «se sentirait humiliée». Ou encore à porter «un chapeau ridicule qui attirera davantage l’attention sur moi, tout en cachant que je suis musulmane».

Enfin, selon elle, «le problème est, qu'ils ne veulent pas que quelqu'un ait l'air d'un musulman ou paraisse différent».  

Le cas Imane Boudlal rappelle celui d’une autre employée de Disney World en Floride. En 2004, une employée musulmane de Disney Word à Orlando, a poursuivi sa direction en justice, car elle voulait garder son foulard durant son travail. Les deux parties avaient réglé cette affaire hors des tribunaux mais les termes de l’accord sont restés confidentiels.