Alexandra, une Française de 27 ans se serait fait refaire les seins au Maroc à 2800 euros, contre le double si elle s’était faite opérer en France. Le problème, la jeune fille a été mal opérée, et a dû se faire retirer le sein droit. Selon le docteur Jean Claude Dardour, chirurgien esthétique en France, «une telle catastrophe ne se serait jamais produite» si Alexandra s’était faite opérée en France. Comme si une opération sur le sol français (ou même dans la clinique du Dr Dardour) mettait automatiquement à l’abri des erreurs médicales et des complications lors des interventions.
C’est d’ailleurs sur ce ton qu’est mené le reportage diffusé sur M6, qui met en avant le fait qu’en payant moitié prix, la jeune fille a eu droit à un travail de mauvaise qualité. Chose qui selon les termes du reportage ne se produirait pas dans l’Hexagone, où cependant, les complications post-opératoires, où même les cas de «chirurgiens-charcutiers» ne sont pas rares.
En témoigne un article paru dans l'hebdomadaire français Le Point en janvier 2007, rapportant que s'il est difficile d'avoir des chiffres sur les victimes d'interventions esthétiques ratées, on peut tout de même constater qu'en «dix ans, les litiges [en la matière] ont fait un bond de 117 %, dont le tiers serait lié à une intervention mammaire».
Le Dr Dardour, très présent sur internet, a publié le reportage de M6 sur son site, où l'on retrouve également toute une rubrique dédiée aux dangers d'effectuer des opérations à l'étranger à tarif réduit, notamment au Maroc et en Tunisie. Coup bas à la concurrence ? Ou problème réel ?
Ce qui est sûr c’est que dans son argumentaire, le chirurgien met en lumière une problématique bien réelle. Les patients (Français en l’occurrence) opérés en France auraient une facilité au niveau des recours, en cas de complications post-opératoires ou de négligence. Le Dr Dardour explique : «En France, vous pouvez attaquer le chirurgien. Un expert voit le chirurgien (…) et la patiente, et s’il estime qu’il y a eu une faute technique, automatiquement, le patient est indemnisé». Difficile en effet pour les patients de retour en France, de faire suivre une plainte contre un spécialiste établi au Maroc, et qui n’est pas forcément soumis à une législation identique.
Autre argument pertinent du spécialiste français, à l’étranger, «le patient ne sait pas à qui il s’adresse, il n’a aucune garantie (…) quand on est aussi loin, on ne peut pas suivre un patient, même si on est un bon chirurgien».
Des arguments pertinent certes, mais il demeure cependant que des frais réduits ne sont pas toujours synonymes de travail de moins bonne qualité.
Le reportage de «L'été de 100% Mag»