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Grand Angle

Espagne : La polémique autour du cimetière musulman de Griñón enfin éteinte

Bien que le cimetière de Griñón, dans la région de Madrid, soit l'objet de toute les attentions depuis quelques semaines, il a vécu presque huit décennies à l’abri des polémiques et des controverses. Sa création remonte aux premiers mois de la guerre civile en Espagne. Franco avait ordonné que le terrain soit réservé à l’enterrement des combattants rifains. En 1992, le ministère de la Défense a cédé la propriété du lieu aux autorités marocaines.

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Après quelques semaines de polémique, les musulmans de la communauté de Madrid peuvent à nouveau enterrer leurs morts dans le cimetière de Griñón. La médiation menée par le ministère de la Défense a convaincu la mairie de lever son véto. Une page de tension, ponctuée par de nombreux sit-in de la communauté musulmane (principalement marocaine) devant les sièges du conseil municipal et du département de la Défense, est ainsi tournée. Les six corps qui attendaient dans la morgue de Griñón ont pu finalement être enterrés.

Le retour à la normale qui prévalait il y a quatre semaines, est le fruit de négociations entre différents partenaires. Bien que l’Union des communautés islamiques d’Espagne ait attribué cette heureuse issue à son intervention, le Maroc a une autorité morale, historique et juridique sur ce dossier.

Le cimetière est un don de Franco aux combattants rifains

C’est pendant la guerre civile en Espagne (1936 à 1939) que Franco avait donné son accord pour réserver un terrain dédié à leur inhumation selon le rite musulman (contact direct avec la terre et en direction de la Mecque). En effet, il devait faire en geste en direction des soldats musulmans qu’il avait ramené dans avec lui du nord du Maroc, et donc beaucoup sont tombés sous les balles des républicains. Des estimations espagnoles avancent qu’il y a entre 1000 et 2000 combattants rifains reposant à Griñón.

Avec l’indépendance du Maroc, le cimetière était sur le point de devenir une propriété du royaume. Franco aurait même donné son accord -mais seulement verbal- à une telle passation, sauf qu'aucune ratification n'a eu lieu entre les deux gouvernements.

La concrétisation de cet accord verbal s'est réalisé bien après la disparition du Caudillo. En 1992, le ministère espagnol de la Défense cèdait la propriété du cimetière au Maroc à la condition de l’ouvrir à toute la communauté musulmane de la région de Madrid. Depuis, c’est au consulat général du royaume de Madrid que revient la charge de le maintenir propre et sécurisé.

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