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Grand Angle

Royaume-Uni : Une Marocaine raconte son calvaire comme domestique

The Guardian a rassemblé un groupe de femmes matraitées, qui lui ont raconté les péripéties de leur vie et le fil conducteur qui les a menées à la prostitution ou à la prison. Elles ont été les objets de trafic humain. Parmi elles, une Marocaine de 23 ans. Elle raconte son histoire. 

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Arrivée au Royaume-Uni pleine d’espoir, Hamida a été embarquée dans une histoire pleine d’injustices dont elle ne voyait pas le bout. Avant même de parler, elle se met à pleurer, rapporte The Guardian. Elle vient à peine de se retirer du monde de la prostitution et se sent prête à raconter son histoire.

Elle est issue d’une fratrie de neuf enfants. Ses parents sont sans emploi, il n’y avait donc pas beaucoup d’argent à la maison. Elle a donc été envoyée au Royaume-Uni pour être domestique chez une famille britannique. Son futur employeur a rempli les papiers du visa et elle a pu partir.

7 jours sur 7

Elle travaillait 7 jours sur 7 et n’était pas toujours payée. La famille était physiquement et verbalement abusive. Elle a voulu partir de chez eux, ils l’ont ainsi menacée de porter plainte pour vol et l’emmèneraient au poste si elle le faisait.

Après 18 mois de travail, elle suivit les conseils d’une autre Marocaine, qui lui dit d’aller voir la police. Au commissariat, ils ont appelé un interprète au téléphone. Hamida a eu à ce moment un espoir que tout se finisse. Mais l’appel a été de courte durée. D’après elle, les policiers ne l’écoutaient pas. Après avoir téléphoné aux employeurs, qui ont apporté son passeport, la police a constaté que ce dernier n’était plus en vigueur.

Hamida est restée en cellule pendant 24 heures avant qu’on ne lui organise une autre conversation téléphonique avec un interprète. La première chose que l’interprète lui a dit est «qu’avez-vous fait ma fille ?». Elle répond : «je n’ai rien fait de mal».

19 jours en prison

Transférée au Yarl’s Wood, elle a été emprisonnée pendant 19 jours. D’autres détenus étaient choqués d’apprendre qu’elle était partie d’elle-même au commissariat. Elle se pensait en sécurité, victime et à aucun moment coupable de quoi que ce soit.

Aujourd’hui, elle tente de prendre des cours d’anglais, mais a du mal à se concentrer en cours. La souffrance subie est difficile à gérer. Dès qu’elle aperçoit un policier, elle prend peur, toujours dans la crainte de se voir poursuivie un jour par ses ex-employeurs.

Loin de l’image du pays de lois qu’elle avait !

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