Selon l’enquête préliminaire, une patrouille de police du centre-ville de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a remarqué aux environs de minuit, une voiture qui roulait à vive allure avec des feux éteints. L’automobile en infraction grillait des feux rouge et slalomait entre d’autres voitures. C’est ainsi qu’elle a été prise en chasse par les policiers.
«Le véhicule, qui appartenait aux parents du défunt, a tenté de semer la patrouille de police, remontant la circulation à contre-sens, avant que le conducteur ne perde le contrôle de la voiture et percute un panneau de signalisation», a précisé Christian Loiseau, directeur départemental de la sécurité publique dans les Yvelines, lors d’une conférence de presse, suivie par l’AFP.
Après ce choc, les trois occupants de la voiture, tous issus de la cité des Mureaux, abandonnent le véhicule pour s’enfuir à pied. Un seul d’entre eux, âgé de 16 ans a fini par s’arrêter. Les deux autres, la victime et son cousin de 18 ans, se sont jetés dans la Seine. Les policiers ont indiqué avoir prévenu les secours, qui sont arrivés au bout de deux heures. Trop tard pour sauver le jeune de 15 ans qui ne savait visiblement pas nager. Son cousin a néanmoins réussi à rejoindre l’autre rive. Il venait de rentrer des vacances du Maroc, où ses parents séjournaient encore au moment des faits.
Les deux autres occupants ont été placés en garde à vue dimanche matin, avant d'être libérés dans l'après-midi, sans charge retenue contre eux. Dans la même journée, un renfort de police a été dépêché aux Mureaux où les autorités craignaient des violences comme cela s’est produit dans le passé.
Octobre 2005, deux adolescents poursuivis par des policiers, ont été électrocutés après s’être réfugiés dans un transformateur de courant à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). L’incident dramatique avait entraîné des émeutes et de violences dans les banlieues des villes françaises durant trois semaines. Novembre 2007, deux jeunes sont morts après avoir percuté une voiture de police avec leur mini-moto, à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). Cet autre drame a été à l’origine de violents affrontements entre les jeunes de la ville et les forces de l'ordre.
Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Versailles et l'inspection générale des services (IGS, la police des polices), pour éclaircir les circonstances exactes de la chronologie des événements. Deux heures avant l'arrivée des secours, cela semble énorme. Et faut-il aussi demander pourquoi les policiers ne sont pas eux-mêmes venus à l'aide du jeune, voyant qu'il ne savait pas nager? Ce lundi, l’autopsie du corps du défunt a confirmé le décès par noyade, a indiqué l’AFP citant une source judiciaire.