«Ce financement ouvre une nouvelle étape du projet de Développement Rural Intégré des douars de Montagnes de la région Souss Massa Drâa au Maroc (DRIM) centré sur l’agriculture familiale.», indique Abderrazzak El Hajri, directeur de l’association franco-marocaine Migration et développement, basée sur la mobilisation de la diaspora marocaine en France. L’AFD a annoncé mardi 21 octobre qu’elle offrait une subvention de 900 000 euros sur 3 ans à l’association. «Il s’agit d’un projet financé en partie jusque-là par le ministère des Affaires étrangères. Aujourd’hui, l’AFD le reprend», précise-t-on à l’association. L’AFD apporte ainsi un peu moins de la moitié du budget total du projet de 2,079 millions d’euros.
Par projet de développement ‘intégré’, il faut entendre un engagement de l’association sur tous les fronts et en synergie : développer l’économie sociale et solidaire, préserver l’environnement, améliorer les infrastructures sociales, améliorer la gouvernance, renforcer les capacités des acteurs locaux et renforcer l’éducation au développement et la solidarité internationale. «Le projet permettra de toucher directement 1800 personnes membres de 20 organisations professionnelles agricoles, une centaine de jeunes initiateurs de petits projets économiques, 300 femmes, 160 élus et fonctionnaires locaux et 20 associations de migrants en France », énumère le communiqué de l’AFD. «Parmi tous nos champs d’action, nous allons mettre en place en 2015, un fonds d’initiative rurale de 400 000 dirhams qui sera une avance remboursable pour permettre à des familles qui vivent dans les douars isolés de l’anti-Atlas de financer de petits investissements», explique Abderrazzak El Hajri.
Méfiance vis-à-vis des banques
Ce projet expérimental n’est ni un crédit avec un taux d’intérêt, ni une subvention, c’est-à-dire un don. «Il y a une grande méfiance des public vis-à-vis des banques du crédit et même du micro-credit. Les sociétés de micro-crédit s’intéressent au rendement et leurs taux d’intérêt de 30 à 38% ne sont pas adaptés», explique-t-il. L’association a alors proposé une autre solution : que les bénéficiaires puissent prendre des prêts à la banque auprès d’un fonds risqué et l’association se porterait garant auprès de la banque pour eux. «On a fait face à un refus total, personne ne fait confiance aux banques pourtant elles sont incontournables dès que l’on veut faire des affaires. Alors on a imaginé ce prêt remboursable pour faire le pont avec le système bancaire», présente le directeur de l’association.
Le fonds devrait être actif à partir du début de l’année prochaine dans la zone de montagne de Taroudant et Taliouine dont sont originaires une forte proportion des Marocains qui vivent aujourd’hui en France et forment le socle de l’association. «Nous voulons faire de ce fonds un exemple puis vendre l’idée aux collectivités partenaires. Nous ne sommes qu’une association nous n’avons pas les moyens de gérer cela à l’échelle de toute la région », prévient Abderrazzak El Hajri.