L'histoire est rapportée par le quotidien régional français Midi Libre (ML). Les 800 passagers du Bni Nsar, ferry de la compagnie maritime Comanav assurant la liaison entre le Maroc et Sète, ont eu la désagréable surprise d'une panne en pleine mer. Un passager raconte : «On nous a ensuite demandé de mettre un gilet de sauvetage, soi-disant pour un exercice. Et dans la nuit, vers 3 heures, le ferry a soudain ralenti».
Il se trouve qu'à ce moment, l'un des moteurs venait de tomber en panne. Parti de Nador vendredi à 18 heures le ferry, qui aurait dû arriver dimanche à 7h 30, a finalement accosté à 20 h, avec l'aide de deux remorqueurs, précise ML.
Voyager dans de telles conditions n'était évidemment pas du goût des passagers, qui ont vivement exprimé leur ras-le-bol. «La sécurité n’est plus assurée, les prix, qui ont augmenté de 20 % entre juin et juillet, sont devenus prohibitifs, et il y a un manque de confort... Cela ne peut plus durer !», déclare Ali, l'un de ces passagers, qui réside à Béziers (sud de la France) et qui résume l'état d'âme de ces passagers : sur l'un des détroits les plus chers du monde en bateau, on s'attend à plus de confort.
À l'arrivée, l'atmosphère est digne d'une mutinerie, comme le souligne ML : des passagers refusant de descendre, d'autres refusant de monter, et des slogans crus, à l'attention du transporteur marocain. Des «On ne veut pas de bateau pourri » sont scandés, alors que le nom de la société maritime est sévèrement détourné sur des banderoles (photo).
Pour l'heure ces passagers n'avaient que leur colère, mais la nouvelle législation européenne sur le traversée du détroit leur aurait donné le droit d'être dédommagés par Comanav. Manque de chance, le texte ne sera appliquable qu'à partir de 2012. Comanav est avertie pour ses prochaines opérations.