Les opérateurs s’en plaignent encore. L’appel à la vigilance lancé par le Quai d’Orsay pour les touristes se rendant au Maghreb a fait baisser les réservations et multiplier les annulations de voyage ces dernières semaines. Une situation renforcée par les médias qui ont relayé tour à tour les informations livrées par Paris sans donner toutes les précisions nécessaires - zones formellement déconseillées, zones à vigilance normale ou renforcée- qui figurent sur la carte. Aujourd’hui, la France tente d’arrondir les angles.
Dans une interview accordée à Médi1, lundi, l’ambassadeur français à Rabat, a expliqué que Paris «ne déconseille en aucun cas les voyages ou les déplacements au Maroc que ce soit à titre privé ou professionnel. Il n’y a pas lieu de les annuler ou de les reporter», a expliqué Charles Fries, qui a également rappelé que «le Maroc est le seul pays d’Afrique du Nord dont la majeure partie du territoire est classée en vert sur le site «Conseils aux voyageurs» du ministère français des Affaires étrangères». «Cela illustre la confiance que nous avons dans le fait que le Maroc est un pays stable, dans lequel on peut se rendre sans difficultés», a-t-il notamment souligné, ajoutant toutefois que le «risque 0», n’existe plus aujourd’hui.
Ne pas céder à la panique
En plus de ces précisions, le responsable appelle les voyageurs et les touristes à ne pas jouer le jeu des terroristes. En d’autres termes, il leur demande «de rester calmes et responsables, de ne pas paniquer, et de faire confiance aux autorités marocaines qui sont en charge d’assurer la sécurité du pays». Il a en outre indiqué que «le Maroc fait assurément partie» des destinations où les Français peuvent encore se rendre. «…nos compatriotes présents ici continuent à vivre tout à fait normalement», a-t-il tenu à préciser.
Après Charles Fries, c'est au tour de François Hollande d’essayer d'arrondir les angles au sujet du Maroc et de la sécurité. En marge de l’inauguration de l’exposition «Le Maroc contemporain» à l’Institut du Monde arabe à Paris, en présence notamment de la princesse Lalla Meriem et de Mehdi Qotbi, le président français a rappelé que le royaume est un «pays sûr». «Je ne voudrais pas que s’installe l’idée que ce serait dangereux aujourd’hui d’aller visiter le Maroc ou de voyager au Maroc», a-t-il indiqué, ajoutant que plus de 2 millions de Français se rendent pour le tourisme dans le pays chaque année et que plus 80.000 autres y résident.
Pour sa part, Charles Fires a ajouté que la France et le Maroc sont en contact pour veiller à la sécurité des touristes. «Nous avons demandé - aux autorités marocaines - de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos ressortissants et de nos établissements. Les dispositifs de sécurité ont ainsi été renforcés», a-t-il souligné. Pour sa part, le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal a rappelé lundi lors d'un point de presse qu’ «à l'exception d'une bande frontalière au Sud, la quasi-totalité du Maroc figure en vert», c’est-à-dire au niveau de vigilance normal.