Le chanteur d’origine marocaine Chico Bouchikhi n’envisage pas de boycotter Israël malgré l’assassinat de son frère Ahmed par le Mossad en 1973 à Lillehammer en Norvège. Il compte bien participer à un concert pour la paix. L’artiste l’a fait savoir dans un entretien avec The Independent. Même si la mort dans des circonstances dramatiques de son frère le hante encore, Bouchikhi, qui est aussi ambassadeur de la paix pour l’UNESCO ne souhaite pas tourner le dos à son public.
«C'était un cas évident d'erreur d'identité», a-t-il dit à propos de l’assassinat malencontreux de son frère par les services secrets israéliens qui l’avaient pris pour Ali Salameh, l’un des responsables des attentats de Munich en 1972 ayant coûté la vie à plusieurs athlètes de l’Etat hébreux. «Ils l'ont tué de sang-froid. C'est la chose la plus difficile à pardonner lorsqu’il s’agit de votre propre chair et sang», a-t-il expliqué.
''J’ai serré la main'' à Arafat et Peres ''pour l’anniversaire des accords d’Oslo''
Mais malgré cette «tragédie», ma famille et moi vivons encore avec…». «Mon destin m'a amené à célébrer le premier anniversaire du traité de paix d'Oslo en 1993 et à serrer les mains aux deux (Shimon Peres et Yasser Arafat)», a rappelé le chanteur. «Dans un sens, j’avais besoin des événements de cette nuit pour m'aider à trouver la paix intérieure et le pardon», a-t-il ajouté.
Selon Bouchikhi, «les artistes sont libres de boycotter Israël s'ils le souhaitent, mais pour autant que je suis concerné, je n’ai aucun ressentiment et aucune envie de boycotter aucun pays», a-t-il précisé. «Ce qui compte pour moi, c'est les gens vivent librement et se respectent les uns les autres». «S'il y a un concert pour la paix, alors oui, je voudrais retourner en Israël sans aucune hésitation», avoue-t-il.
Il exhorte ainsi ses collègues musiciens à ignorer les appels croissants pour un boycott culturel d'Israël à la suite du récent conflit de Gaza qui a fait plusieurs victimes palestiniennes. Le franco-marocain se dit heureux de jouer en Israël, afin de contribuer à la réconciliation dans la région.